États généraux de la politique de la ville : "Il ne suffit pas d'obtenir les Jeux Olympiques pour la Seine-Saint-Denis"
Olivier Klein, maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a demandé lundi sur franceinfo le "retour aux crédits anciens et une politique d'aide aux villes les plus fragiles".
Plus d'une centaine de maires sont réunis depuis lundi 16 octobre à Grigny dans l'Essonne pour lancer un appel solennel sur l'avenir des quartiers sensibles. Les États généraux de la politique de la ville ont débuté dans un contexte budgétaire serré, avec la baisse des APL et des dotations pour les collectivités. "Il faut l'égalité des territoires" a plaidé sur franceinfo le maire socialiste de Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Olivier Klein estime que les communes difficiles "ont besoin de plus de moyens, et ne vont pas simplement se contenter d'un dégel des crédits".
franceinfo : la baisse des crédits alloués aux associations vous affecte-t-elle ?
Olivier Klein : Oui, cette baisse inquiète même si le gouvernement a dit que l'an prochain, on reviendra au niveau initial. Mais au-delà, il y a surtout la fin des contrats aidés qui participent beaucoup à la vie des associations dans nos quartiers.
La politique de la ville est un édifice extrêmement fragile, elle doit se projeter dans des continuités d'actions et ne peut pas être soumise à des soubresauts financiers ou techniques, comme c'est le cas en ce moment.
Olivier Klein, maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)à fanceinfo
À Clichy-sous-Bois, on s'inquiète aussi pour le métro automatique du grand Paris. On ne peut pas se projeter sur des politiques longues de renouvellement urbain, sans être certain qu'un outil aussi important pourrait être remis en question. Il faut l'égalité des territoires !
Emmanuel Macron a affirmé lors de son interview dimanche 15 octobre, avoir entendu le cri d'alarme des maires de banlieue. Cela vous rassure-t-il ?
C’est une bonne nouvelle qu'il nous reçoive, on espère que ça va se traduire par des effets immédiats. C’est-à-dire, le retour aux crédits anciens et une politique d'aide aux villes les plus fragiles. On ne peut pas se contenter de gel et de dégel, on a besoin de moyens supplémentaires.
Avez-vous le sentiment que vos villes sont oubliées par le gouvernement ?
Les premiers signaux ne sont pas bons. Je souhaite que des messages positifs soient pris dans le maintien des projets comme les gares. Il ne suffit pas d'obtenir les Jeux Olympiques pour la Seine-Saint-Denis, il faut aller plus loin. Il faut une autre politique du logement. Aujourd’hui, c'est la première raison des visites en mairie, mais avec la baisse des APL, je ne suis pas sûr que ça favorise cette politique. Mais je suis optimiste sur l’avenir. Que des maires et des élus se retrouvent aujourd’hui à Grigny pour dire que ces quartiers sont au cœur de la République, ça me donne beaucoup d'espoir.
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