Euthanasie : la demande de Chantal Sébire rejetée
Sa demande avait relancé le débat sur l'euthanasie. Chantal Sébire demandait à la justice française d'autoriser l'un de ses médecins à "lui remettre les substances nécessaires à une fin de vie digne et sereine", pour mettre fin à des "souffrances intenses et permanentes" liés à sa maladie "incurable".
Une requête qui avait mis la classe politique dans l'embarras et provoqué de nombreuses réactions. Le tribunal de grande instance de Dijon était chargé de trancher. C'est fait : il estime aujourd'hui que la demande est contraire au code de déontologie médicale, qui interdit à un médecin de donner délibérément la mort, et au code pénal, qui fait de l'aide au suicide une infraction. "Même si la dégradation physique de Mme Sébire mérite la compassion, le juge
en l'état de la législation française ne peut que rejeter sa demande" affirme donc le président du tribunal.
Il suit en cela les réquisitions du procureur de la République, qui avait estimé, qu'"en l’état actuel de la loi”, c'est-à-dire au regard de la loi sur la fin de vie du 22 avril 2005, cette demande était irrecevable.
Chantal Sébire a indiqué qu'elle ne ferait pas appel. Mais son avocat a dénoncé l'"hypocrisie totale" de cette décision, lançant un "appel" à Nicolas Sarkozy : "Il faut changer la loi car on voit qu'elle laisse
des gens sur le bord de la route".
Ces derniers jours, Chantal Sébire s'était dit prête à aller à l'étranger pour obtenir l'aide qu'elle réclame pour mourir.
Cette ancienne professeur des écoles âgée de 52 ans, mère de trois enfants, est défigurée et rendue aveugle par une maladie incurable. Une tumeur très rare qui lui déforme le visage et provoque d'"atroces" douleurs, selon elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.