Faut-il poursuivre le mouvement ? Les syndicats se prononcent aujourd'hui
Les syndicats ne cachent pas leur embarras. Certes, la mobilisation est restée forte dans les rues. Certes, les lycéens, les salariés des raffineries, les routiers ne baissent pas les bras. Mais faut-il pour autant appeler les Français à poursuivre les actions alors que le texte va être voté au Sénat dans les prochaines heures, alors que les vacances de la Toussaint commencent à la fin de la semaine ?
Pour le moment, seule la CFE-CGC a donné une réponse claire : "si l'intersyndicale décide de nouvelles manifestations après le vote du sénat, ce sera sans nous", déclare Carole Couvert, numéro deux du syndicat. La CFE-CGC justifie notamment sa décision par les "débordements" et les "conséquences économiques" de la pénurie d'essence.
De leur côté, CGT, FSU, Solidaires et CFTC ont pour l'instant marqué leur volonté de poursuivre les actions, alors que le gouvernement compte justement sur un essoufflement de la mobilisation à la fin de la semaine. "Il n'y a pas de terrain de sortie possible puisque le gouvernement reste dans son intransigeance", et il n'y a "aucune raison d'arrêter ces protestations", affirme ce matin Bernard Thibault. Le leader de la CGT appelle donc à "un nouveau temps fort dès la semaine prochaine'.
"Un projet de loi et une loi, ce n'est pas la même chose"
En revanche, l'Unsa et la CFDT semblent en faveur d'un changement de stratégie, de peur de voir des cortèges clairsemés lors d'une nouvelle journée d'action. "Un projet de loi et une loi ce n'est pas la même chose" et "les façons de les contester ne peuvent pas être les mêmes", argumente le président de l'Unsa, Alain Olive. "Après le vote au Sénat, nous serons dans une autre
configuration", estime également Marcel Grignard, numéro 2 de la CFDT.
Tous, pourtant, veulent maintenir le front syndical, qui a sans doute beaucoup joué dans le succès du mouvement. "L'essentiel, c'est de rester unis" résume Eric Aubin, de la CGT. "Chacun va venir avec ses propositions, et on va trouver un compromis".
Les syndicats se retrouvent donc à 16h30 au siège de la CFDT, à Paris. L'annonce du "compromis" - si compromis il y a - est prévue deux heures plus tard, lors d'une conférence de presse.
Céline Asselot avec agences
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