Féminicide à Cagnes-sur-mer : "Sur le mode d'intervention" des policiers il n'y a pas "d'échec", se défend le syndicat Unité SGP Police
Pour le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police 06, Laurent Martin de Frémont, les policiers ont fait face à des témoignages "confus".
"Sur le mode d'intervention, pour nous il n'y a pas d'échec" a assuré Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental Unité SGP Police dans les Alpes-Maritimes mercredi 4 septembre sur France Bleu Azur, cinq jours après le féminicide de Cagnes-sur-Mer.
Samedi, le corps de Salomé, 21 ans, rouée de coups, a été retrouvé dissimulé sous un tas de détritus, durant la nuit des témoins avaient alerté la police d'une agression en cours.
Interrogé sur l'état des deux policiers intervenus dans la nuit de vendredi à samedi, Laurent Martin de Frémont a indiqué que les brigadiers étaient "choqués". "Les images du corps de cette femme sont insoutenables, c'est psychologiquement difficile pour eux", a-t-il ajouté.
"Un échec de notre intervention" selon Christophe Castaner
L'IGPN, la police des polices, a ouvert mardi une seconde enquête pour non-assistance à danger. "Entre le moment de l'appel et la présence sur place d'une première équipe de policiers, il s'est passé onze minutes (...) c'est un échec de notre intervention" a estimé mardi soir, sur France 3, Christophe Castaner. "Quand on parle d'échec, c'est parce que la mission s'est soldée par la mort d'une femme, sur le mode d'intervention, pour nous il n'y a pas d'échec, tout est perfectible mais il n'y a pas d'échec", lui a répondu Laurent Martin de Frémont.
Des témoignages confus et des policiers en sous-effectif
"Aux alentours de 2h du matin, nos collègues ont été appelés par leur station directrice. Ils se sont rendus sur les lieux de la commission de l'infraction. Ils ont mis pied à terre, un premier témoin s'est présenté à eux avec un témoignage très confus, tellement confus que les renseignements donnés ne permettaient pas de mener les investigations plus loin", a indiqué le secrétaire départemental d'Unité SGP Police.
Laurent Martin de Frémont évoque ensuite un second témoignage : celui d'"une femme qui, par la fenêtre, a précisé avoir vu un différend verbal très violent, avec des injures et des menaces. Mais elle n'était pas dans la capacité de nous donner un quelconque renseignement quant à la description de l'individu".
Cette absence de descriptif vestimentaire explique-t-il donc que les policiers n'aient pas fouillé les lieux ? "Vous n'avez pas de protagoniste sur place, vous n'avez pas de victime, vous n'avez pas d'auteur, vous êtes fonctionnaire de police et vous avez en même temps à Cagnes-sur-Mer, comme sur toutes les circonscriptions de sécurité publique en France, des affaires qui s'annoncent", explique Laurent Martin de Frémont. "Vous avez un effectif de police sur la circonscription, qui peut être rejoint par une Bac. Vous avez tout au plus la nuit deux véhicules équipés pour des circonscriptions de 70 000 habitants. On manque de moyens aujourd'hui dans la police nationale, on manque d'effectifs", a-t-il ajouté.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.