"Je vois la société se 'racialiser' progressivement", s'inquiète Emmanuel Macron
Dans une longue interview accordée au magazine féminin Elle, Emmanuel Macron s'est dit inquiet de voir la société "se racialiser". Le chef de l'État a également abordé la question des violences faites aux femmes.
Emmanuel Macron a accordé une longue interview au magazine Elle, parue vendredi 2 juillet. Une phrase qu'il a prononcée a fait polémique : le chef d'État s'est alarmé de l'évolution de la société. "Je vois la société se 'racialiser' progressivement... Je suis du côté universaliste. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme", a-t-il notamment déclaré.
Selon le président, les difficultés ne s'expliquent pas seulement par le genre ou la couleur de peau. Il y a aussi les inégalités sociales. C'est pourquoi, dit-il, "je pourrais vous présenter des jeunes blancs qui s'appellent Kevin, habitant Amiens (Somme) ou Saint-Quentin et qui ont d'immenses difficultés à trouver un travail'", cite la journaliste Christelle Méral, en direct sur le plateau du 23 heures de Franceinfo, vendredi.
La colère de l'association SOS Racisme
Emmanuel Macron réfuterait tout séparatisme, et "s'adresserait ainsi à la droite et à la gauche républicaine", poursuit Christelle Méral, avant d'interroger : "À dix mois de la présidentielle, le chef de l'État serait-il en train de flatter l'électorat de droite ?" Les propos du président ont par ailleurs suscité la colère de l'association SOS Racisme, pour qui Emmanuel Macron "cible tous ceux qui luttent contre le racisme plutôt que de lutter contre le racisme, et en attendant, on ne parle pas des discriminations."
Emmanuel Macron a également abordé les violences faites aux femmes. "Le président a fait de l'égalité femmes-hommes la grande cause de son quinquennat, mais il reconnaît les limites de son action", explique la journaliste. Il a notamment évoqué les bracelets anti-rapprochement. "C'est en train de monter progressivement, même si 145 bracelets posés, c'est trop peu... Il faut le temps de sa mise en place, et c'est là encore un changement culturel pour ceux qui doivent l'appliquer", a confié le chef de l'État au magazine Elle. Depuis le début de l'année, plus d'une cinquantaine de femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint.
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