Fumeurs hors-la-loi : le jour de la sanction
L’interdiction de fumer dans les lieux publics est entrée en vigueur hier matin, mais un délai de tolérance de 24 heures pour les festivités du nouvel an a offert un ultime répit aux fumeurs. Désormais, il est strictement interdit de "s’en griller une" dans les 200.000 cafés, restaurants, discothèques, hôtels et casinos de France, sous peine d’amende.
La mesure, édictée par un décret de novembre 2006, avait partiellement pris effet le 1er février dernier. Cafés, tabacs, restaurants et discothèques disposant d’un délai de grâce de 11 mois pour se préparer à l’ère non-fumeur.
Le texte vise surtout à limiter le tabagisme passif qui, selon les chiffres officiels, provoque le décès de 5.000 personnes par an en France. En outre, on recense 66.000 morts imputables au tabac chaque année, dont 20.000 par cancer du poumon.
Jusqu’à 750 euros d’amende
Dans les faits, le choc ne devrait pas être violent même si, du côté des professionnels, l’heure est à la grogne et à l’inquiétude. Le président de la Confédération des débitants de tabac, René Le Pape, réclamant une nouvelle fois "des aménagements" de la loi.
Le flou plane encore sur les moyens envisagés par le gouvernement pour veiller à l’application de la nouvelle mesure. La ministre de la Santé confirme qu’il n’est pas prévu de créer de brigade spéciale "anti-tabac". C’est "le patron de l’établissement (…) qui est responsable du respect de la réglementation", précise Roselyne Bachelot.
Reste que, dès aujourd’hui, des contrôles peuvent avoir lieu avec, à la clé, les premières verbalisations pour les commerçants récalcitrants. Cafetiers et restaurateurs risquent 135 euros d’amende en cas de défaut d’affichage de la réglementation ou mise en place d’un emplacement fumeur non-conforme. Ils encourent 750 euros s’ils favorisent l’infraction, par exemple en plaçant des cendriers sur les tables. Quant au fumeur en infraction, il encourt en théorie une contravention de 68 euros.
Gilles Halais
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