Gazole : les routiers occupent les routes
“Les mesurettes prises par le gouvernement, qui nous dit de nous retourner vers nos clients, ne nous satisfont pas”. Déclaration d'un responsable de l'une des organisations professionnelles de transporteurs routiers qui résume l'état d'esprit des professionnels de la route.
A l'appel de la fédération nationale du transport routier, rejointe par deux autres fédérations, l'Unostra et TLF, les routiers sont donc invités à grimper dans leurs camions pour organiser des opérations escargots partout en France. Le but, toujours protester contre la hausse des prix du gazole, et demander des mesures compensatoires.
Dans un communiqué, la FNTR souligne que le carburant a augmenté de 30 centimes le litre en un an. “La facture acquittée par la profession était de quatre milliards en 2003. Elle se situe en rythme annuel à sept milliards aujourd'hui (45.000 euros par véhicule au lieu de 25.000 euros”.
Mais les griefs ne concernent pas que le carburant. Les routiers dénoncent aussi l'augmentation des péages, la fiscalité, la concurrence européenne et même la loi TEPA, qui selon eux, renchérit les coûts. Motif supplémentaire d'angoisse chez les routiers français, l'Union européenne s'est entendue vendredi pour libéraliser plus encore le transport routier au sein des 27.
Début du Bac
Face au malaise de la profession, le gouvernement a proposé un étalement du paiement des charges fiscales et sociales et le versement anticipé de 100 millions d'euros au titre du remboursement, accordé aux transporteurs, d'une partie de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). Mais les routiers veulent un véritable “gazole professionnel”.
Jusqu'à présent, les actions menées par les routiers sont restées circonscrites à quelques points sensibles : la région Ile-de-France ou la frontière franco-espagnole. Cette fois, ils veulent les étendre à toute la France. Dans chaque région, des comités locaux sont chargés d'organiser les opérations escargots.
Mais problème, le 16 juin, c'est le début du Bac. Les transporteurs ont promis de tout mettre en oeuvre pour ne pas perturber les candidats. La FNTR a donc demandé aux routiers de limiter leurs actions de protestations à la tranche horaire 9 h-16 h, après le début des épreuves.
Grégoire lecalot
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.