Grève du courrier : les postiers ne plient pas
Une manifestation partira à 14H00 du siège de La Poste, à Montparnasse.
D’autres actions sont prévues dans l’ensemble des bureaux de poste de France aujourd’hui à l’appel de 5 syndicats.
Ils craignent une privatisation.
Le ministre du Travail, Xavier Darcos, assure que la transformation de l’entreprise en société anonyme au 1er janvier 2010 n'est pas la privatisation que dénoncent les syndicats.
Même son de cloche de la part du ministre de l'Industrie, Christian Estrosi.
Les cinq organisateurs de l’action d’aujourd’hui (CGT, Sud, CFDT, FO, CFTC) pèsent 94% des voix aux élections professionnelles.
Ils jugent que l'Etat peut financer La Poste via des dotations en capital, sans créer une société par action, prélude selon eux à une privatisation.
Olivier Besancenot, célèbre postier mais aussi porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), accuse le gouvernement de mentir sur ses intentions : “Pourquoi changer de statut, si ce n'est pour préparer l'ouverture du capital?”, a-t-il lancé hier.
La CGC et l'Unsa-Postes estiment au contraire que “le changement de statut et l'augmentation de capital sont une nécessité pour affronter la concurrence en position de force.”
Ils n'appellent pas à la grève.
Un repli des volumes de courrier en 2008
Le gouvernement explique que le changement de statut de La Poste est un passage obligé en vue de l'ouverture du marché postal à la concurrence en janvier 2011.
La Poste employait 295.742 salariés fin 2008 et comptait 11.330 bureaux et 5.600 “points de contact”.
Le groupe postal a enregistré un repli de 19% de ses profits au cours des six premiers mois de l'année, avec un chiffre d'affaires en baisse de 2%.
Le projet de loi transformant La Poste en société anonyme sera examiné cet automne au Parlement.
Ce texte doit permettre une augmentation de capital de 2,7 milliards d'euros - 1,2 milliard directement et 1,5 milliard via la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Mikaël Roparz, avec agences
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