Grande Guerre : entretenir la mémoire auprès des jeunes générations
Comment intéresser les jeunes à la Grande Guerre ? Comment entretenir cette mémoire alors qu'il ne reste plus de poilus vivants ?
Au fort de Douaumont en Meuse, des lycéens marchent sur les traces des poilus, découvrent leurs sacrifices et rendent hommage à ces inconnus d'un autre siècle. Cela fait 100 ans déjà et pour éviter que le fil ténu de la mémoire ne se casse, rien de mieux qu'une plongée dans ce fort, où soldats français et allemands ont combattu à tour de rôle sous les obus. La visite permet à ces jeunes d'entendre, de sentir, d'imaginer la vie sous terre avec la peur au ventre et la mort omniprésente. "En classe, on a beau montrer des photos, montrer des films d'époque, il manque le concret toujours", explique Martin Gelly, professeur d'histoire-géographie au lycée Janetti de Saint-Maximim-la-Sainte-Baume (Var).
Un compte Twitter pour raconter la guerre
Donner chair à l'histoire, resserrer le temps entre les générations passe aussi par les réseaux sociaux. Yann Bouvier, professeur d'histoire-géographie au lycée Clémence Royer de Fonsorbes (Haute-Garonne) a partagé avec ses classes, pendant quatre ans, la vie du poilu Frédéric Branche en créant un compte Twitter à partir de son journal de guerre. "Ils ont pu expérimenter la temporalité de la vie au front", relate-t-il. Les derniers poilus ne sont plus là pour raconter cet enfer, alors les liens entre les générations se délitent lentement. "On est en train de passer de l'époque de la mémoire à l'époque de l'histoire", analyse Thomas Snégaroff, historien.
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