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La bataille de Verdun est-elle vraiment évincée des programmes d'histoire au lycée ?

Après la fronde de nombreux élus sur une possible suppression de la bataille de Verdun des programmes, le ministre de l'Education nationale assure qu'elle est toujours "bien étudiée en première".

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ossuaire de Douaumont à Verdun (Meuse), le 14 février 2019. (MANUEL COHEN / AFP)

Une "deuxième mort du poilu". Plusieurs personnalités politiques, en majorité de droite, s'offusquent "de la disparition" de la bataille de Verdun des programmes d'histoire-géo au lycée, dimanche 24 mars. Sur Twitter, le sénateur Les Républicains de la Meuse Gérard Longuet exprime "sa consternation", la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, fustige un "scandale", quand la députée européenne Les Républicains Nadine Morano évoque un "irrespect".

Toutes ces réactions font suite à la publication d'un article de L'Est républicain. Le quotidien explique que "la nouvelle" a été annoncée lors d'une session du conseil départemental de la Meuse et conclut : "Une nouvelle bataille de Verdun s'ouvre. Celle de sa mémoire pour les générations futures d'élèves." 

Le maire de Verdun, Samuel Hazard, a d'ailleurs écrit à Emmanuel Macron, rapporte France 3 Grand Est. Dans ce courrier, l'élu en appelle au "sens de l'histoire" du président de la République. Une pétition en ligne a également été lancée. Dimanche matin, elle avait été signée par un peu plus de 2 000 personnes.

Le ministre de l'Education nationale dément

Cette bataille symbolique de la Première Guerre mondiale disparaît-elle vraiment des programmes scolaires ? Les programmes d'histoire-géographie pour la rentrée 2019 font état de 11 à 13 heures consacrées à la Grande Guerre, comme l'indique le Bulletin officiel de l'Education nationale publié en janvier dernier. A l'intérieur, plusieurs "points de passage et d'ouverture" sont proposés, dont l'offensive des Dardanelles ou la bataille de la Somme. Et, en effet, la bataille de Verdun ne figure pas de manière explicite dans ce texte.

Pour autant, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, l'assure : la bataille de Verdun sera bel et bien étudiée.

Plusieurs professeurs d'histoire-géographique dénoncent sur les réseaux sociaux une polémique mal venue.

"La vérité oblige à dire que Verdun n'était pas un élément central de l'ancien programme, qui nous conseillait déjà de centrer plus sur la bataille de la Somme", précise Thibaut Poirot, un professeur d'histoire-géo dans un lycée du Grand Est contacté par franceinfo. "Il y a des évidences qu'un programme scolaire n'a pas besoin de souligner. Cette polémique montre la méconnaissance du métier de professeur d'histoire-géo, se désole-t-il. On a des latitudes et nous sommes des personnes formées et intelligentes. Verdun a du sens, surtout dans le Grand Est. Bien sûr que, nous, on joue là-dessus."

Par ailleurs, la bataille de Verdun est déjà enseignée au collège, comme le rappelle le syndicat Snes-FSU.

"Si la classe politique veut se mobiliser sur la réforme d'histoire-géo, il faut qu'elle s'intéresse davantage aux nouveaux programmes qui sont infaisables, s'inquiète Thibaut Poirot qui pointe le contrôle continu mis en place en première, en lieu et place de l'épreuve de terminale. A quelques mois de la mise en place des nouveaux contrôles continus, je ne sais toujours pas comment s'organisera l'examen."

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