Affaire Le Scouarnec : l'ex-chirurgien mis en examen pour 312 faits d'agressions sexuelles ou viols
Une information judiciaire a été ouverte. Le chirurgien a reconnu certains faits a précisé le procureur de la République de Lorient.
Joel Le Scouarnec a été mis en examen pour 312 faits d’agressions sexuelles ou viols et placé en détention provisoire, indique le procureur de Lorient jeudi 15 octobre. Pour cinq autres cas, les faits n’ont pas pu être caractérisés et 26 situations sont "définitivement prescrites", précise-t-il. Le nombre de victimes a donc été revu à la baisse.
Par ailleurs, une information judiciaire a été ouverte pour viols et agressions sexuelles. Joël Le Scouarnec est soupçonné d'avoir agressé des jeunes patients qui étaient pour la plupart en état d'endormissement, entre 1986 et 2014 dans différents établissements hospitaliers de France. Les petites victimes étaient dans plus de la moitié des cas des garçons, qui avaient en moyenne 11 ans au moment des faits. Dans un tiers des affaires, il s'agit de soupçons de viol et dans les deux tiers des soupçons d'agressions sexuelles.
En parallèle, une enquête préliminaire a été ouverte contre X pour non dénonciation de crimes. Il s'agit, pour la justice, de déterminer si des personnes auraient pu être au courant des actions du chirurgien sans pour autant les dénoncer.
Il a concédé certains faits
En garde à vue l'ex-chirurgien s’est montré "distant et détaché" avec "une absence opportune de souvenirs" et il a "fini par concéder certains faits" et a "regretté le mal qu’il aurait pu causer", a expliqué le procureur de Lorient. Placé en garde à vue mardi, il a été extrait de sa prison de Saintes (Charente-Maritime) pour être entendu pour la première fois dans le cadre de l'enquête préliminaire qui portait initialement sur près de 350 viols et agressions sexuelles présumés sur des enfants dans les hôpitaux où il exerçait.
Au lendemain de la mise en examen de son client, l'avocat de Joël Le Scouarnec a dénoncé dans un communiqué une "procédure spectacle" initiée par le procureur de Lorient. Maître Thibaut Kurzawa accuse le procureur de la République de Lorient de privilégier "des intérêts autres que les règles de sécurité, les droits de la défense et certains principes essentiels régissant la procédure pénale".
À l’issue de quelques heures d’audition à peine, mon client s’est moins exprimé que le magistrat chargée de contrôler ladite mesure de garde à vue.
Maître Thibaut Kurzawa, avocat de l'ancien chirurgienCommuniqué
"Monsieur Le Scouarnec aura l’occasion de répondre aux questions du magistrat instructeur au cours des interrogatoires à venir", ajoute maître Kurzawa, qui estime que l'information judiciaire "risque d’être longue et difficile". Il dit n'avoir "aucun commentaire à faire sur le fond du dossier pour le moment".
L'ancien chirurgien doit déjà être jugé à partir du 30 novembre par la cour d'assises de Charente-Maritime pour d'autres viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans.
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