Condamnation de Sandra Muller : cette décision est "importante", "elle fixe les limites sur ce qu’on a le droit de dire et de faire", selon Éric Brion
Éric Brion dit avoir perdu son travail, sa compagne et des amis en raison de sa dénonciation sur les réseaux sociaux par Sandra Muller comme "harceleur sexuel". Son avocate espère que la décision "va aider à réveiller les consciences" sur la délation.
La condamnation de Sandra Muller pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris mercredi 25 septembre est une décision "importante parce qu’elle fixe les limites sur ce qu’on a le droit de dire et de faire", réagit Éric Brion, contacté par franceinfo. Il était accusé par l'initiatrice du mouvement #balancetonporc de "harcèlement sexuel", lors d'une soirée à Cannes en 2012. Il se dit "soulagé".
"Deux ans que je vis avec la pancarte 'harceleur sexuel'"
"Ça fait deux ans que je vis avec cette pancarte 'harceleur sexuel au travail', explique Éric Brion, donc je suis extrêmement soulagé que la vraie justice, celle qui se rend dans les tribunaux, pas celle des réseaux sociaux dise que non, je ne suis pas un harceleur sexuel au travail, que les propos tenus à mon encontre étaient lourdement diffamatoires. J’ai eu une vraie décision de justice et pas une condamnation unilatérale décrétée par Twitter, Facebook et par tous les gens contre lesquels je n’ai pas pu me défendre", poursuit l'ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia.
Sur les réseaux sociaux, on ne peut pas se défendre. On est étrillé, massacré.
Éric Brionà franceinfo
"Ça fait deux ans que je ne travaille presque pas, que j’ai perdu des amis, ma compagne est partie il y a presque deux ans. Ça a été d’une violence extrême. Les insultes, les menaces et puis l’acharnement de Sandra Muller pendant des mois", explique Éric Brion. "Je suis pour ce mouvement mais, ce que j’ai traversé, c’est une dérive de #balancetonporc", déplore-t-il. Ce jugement est "une décision importante pour notre société".
Je suis extrêmement soulagé de la décision sévère que vient de rendre la 17ème Chambre du TGI de Paris après 2 années d’une rare violence. C’est notamment la victoire de la vraie #justice sur le tribunal du buzz et des réseaux sociaux #justice #Balancetonporc
— Eric Brion (@Eric3rion) September 25, 2019
"Sandra Muller dessert la cause des femmes"
"Cette décision dit que dénoncer quelqu'un sur les réseaux sociaux pour des faits graves et faux, qui donc ne peut pas se défendre, est sévèrement condamnable", réagit jeudi sur franceinfo Marie Burguburu, avocate d’Éric Brion. "Cette décision dit que Sandra Muller n'est victime de rien et qu'elle se sert et qu'elle dessert la cause des femmes."
Marie Burguburu estime que cette décision de justice ne va pas empêcher les femmes de parler. "Certaines prétendent qu'ils seraient plus facile de dénoncer sur les réseaux sociaux. C'est peut-être plus facile, mais c'est totalement inefficace. Il faut condamner ce type de comportements, les agressions, le harcèlement", affirme-t-elle.
Il ne faut pas se laisser faire, il faut dénoncer, mais pour cela il y a deux solutions. Aller dans un commissariat ou aller voir un avocat.
Marie Burguburu, avocate d'Éric Brionà franceinfo
Les hommes qui ont été jetés en pâture sur la toile, si les faits sont faux, "ont tout intérêt à intenter une action en justice" eux aussi. "J'espère au moins que cela va aider à réveiller les consciences parce que la délation est profondément méprisable", insiste Marie Burguburu.
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