D’anciennes gymnastes du pôle France de Saint-Étienne accusent un bénévole de viol et d’agression sexuelle, une enquête interne ouverte
Les faits remontent à la fin des années 1980, début des années 1990, selon les témoignages des deux accusatrices qui dénoncent également le silence de leur entraîneuse de l'époque.
Une enquête administrative du ministère des Sports est en cours, alors que deux anciennes gymnastes du pôle France de Saint-Étienne (Loire) accusent un bénévole de viol et d’agression sexuelle, rapporte mercredi 3 février France Bleu Saint-Étienne Loire. L’une des victimes présumées, Caroline Jacquey, dit avoir été agressée sexuellement en 1988 par un bénévole, Robert C., alors qu’elle était âgée d’une dizaine d’années. Une autre gymnaste, Morgane André, accuse le même homme de viol en 1990, alors qu’elle avait 13 ans. Robert C. avait l'habitude de recevoir chez lui de jeunes athlètes, selon des témoignages.
Caroline Jacquey témoigne sur France Bleu Saint-Étienne Loire : elle se souvient "des mains de Robert C. sur [son] corps (…) Je disais à Robert d’arrêter, mais il continuait." En 2010, elle a déposé une plainte, classée sans suite à cause de la prescription. Morgane André annonce de son côté qu’elle va porter plainte ce jeudi, même si les faits sont prescrits. "Je m’en fiche qu’il aille en prison ou non, je veux qu’il sache que même 30 ans après, nous savons ce qu’il nous a fait, je veux qu’il en ait conscience, il s’est comporté comme un gros dégueulasse avec de jeunes filles", déclare-t-elle à France Bleu.
"La Fédération prendra ses responsabilités"
Les deux anciennes gymnastes accusent par ailleurs leur entraîneuse de l’époque, Muriel C., d’avoir étouffé l’affaire. Cette dernière n’a pas répondu aux sollicitations de France Bleu. Robert C., âgé de 79 ans aujourd’hui, nie quant à lui les faits.
"Une enquête administrative du ministère des Sports est en cours", a déclaré à France Bleu Kévinn Rabaud, le directeur technique de la Fédération française de gymnastique. "Nous allons laisser cette enquête se dérouler, le ministère entendra toutes les personnes, dont les victimes, des décisions seront prises. La Fédération prendra évidemment ses responsabilités", assure-t-il. "Je veux vraiment remercier ces femmes qui parlent aujourd’hui", ajoute-t-il.
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