Le parquet d'Evry ouvre une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel, agressions sexuelles et viols à CentraleSupélec
La direction de l'établissement a annoncé dans un communiqué avoir saisi la justice après avoir reçu les résultats d'une enquête anonyme, menée par une association féministe de l'école.
Le parquet d'Evry a ouvert une enquête préliminaire pour des faits de harcèlement sexuel, agressions sexuelles et viols au sein de la prestigieuse école d'ingénieurs CentraleSupélec, après avoir reçu un signalement de la direction de l'école, a appris franceinfo auprès du parquet d'Evry.
La direction a en effet annoncé dans un communiqué avoir saisi la justice après avoir reçu les résultats d'une enquête anonyme, menée par l'association féministe de l'école, Capèse, auprès de 2 386 élèves par mail à la fin de l'année universitaire, estimant que cette enquête mettait "en évidence des situations de violences sexistes et sexuelles particulièrement préoccupantes" et avouant avoir été "sidérés".
"S'il y a dépôt de plainte, l'école se portera partie civile", affirme ce jeudi sur franceinfo, Romain Soubeyran, le directeur de l'école d'ingénieur CentraleSupélec de Gif-sur-Yvette en banlieue parisienne. Il l'affirme : "l'école ne cherchera pas à cacher les choses même si c'est susceptible d'entacher son image". Les résultats de cette enquêtre l'ont profondément "sidéré et frustré" car plusieurs actions avaient été menées par l'école : "On ne s'attendait pas à avoir ces résultats, qu'on considère inacceptable. On pensait que nos actions avaient des effets, et on se rend compte que ce n'est pas le cas".
173 victimes présumées
Selon les résultats de cette enquête, relayés dans un premier temps par le journal Le Monde, 51 femmes et 23 hommes ont déclaré été victimes de harcèlement sexuel lors de l'année écoulée, 46 femmes et 25 hommes d'une agression sexuelle et 20 femmes et 8 hommes de viol. Près de 9 personnes se déclarant victime sur 10 ont indiqué que leur agresseur était un autre élève et que les faits s'étaient déroulés dans un contexte associatif ou au sein de la résidence étudiante.
Les investigations ont été confiées aux gendarmes de la brigade de recherche de Palaiseau, en Essonne. Selon une source judiciaire, leur travail va consister dans un premier temps à réussir à identifier les victimes qui ont témoigné anonymement et les auteurs potentiels des faits dénoncés.
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