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Loi contre le harcèlement de rue : plus de 700 contraventions ont été dressées en un an

La majorité de ces contraventions pour "outrage sexiste" ont été dressées en flagrant délit.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
La loi contre le harcèlement sexiste dans la rue ou les transports a donné lieu à plus de 700 contraventions, a indiqué le cabinet de la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes, le 4 août 2019. (MAXPPP)

"Hey t'es mignonne. Tu voudrais pas prendre une chambre d'hôtel?" Depuis un an, la nouvelle loi contre le harcèlement sexiste dans la rue ou les transports a donné lieu à plus de 700 contraventions. Au total, 713 contraventions pour "outrage sexiste" ont été dressées par les forces de l'ordre sur l'ensemble du territoire, la grande majorité en flagrant délit, a indiqué le cabinet de la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa.

Cette loi pénalise les "propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste", lorsqu'ils sont "dégradants, humiliants, intimidants, hostiles ou offensants". Des faits passibles de 90 euros d'amende, voire de 1 500 euros en cas de circonstance aggravante (lorsque la victime a moins de 15 ans, notamment).

Un impact réel "marginal"

Pour certaines militantes, l'impact réel de cette loi est marginal. Elles réclament une véritable politique de "prévention". "Il ne faudrait pas que le chiffre des verbalisations devienne le chiffre officiel servant à quantifier le phénomène", beaucoup plus répandu que ne pourraient le laisser supposer les 713 amendes recensées, estime la militante marseillaise Anaïs Bourdet.

Pendant 7 ans, sur son site participatif "Paye ta shnek", elle a recueilli quelque 15 000 témoignages de femmes victimes. Pour elle, la loi Schiappa relève de la "communication" gouvernementale, notamment parce que la nécessité de faire constater les faits en flagrant délit la rend peu applicable : "Même si les harceleurs ne sont pas très intelligents, ils ne vont pas agir devant un agent de police!" Surtout, "il faut se pencher sur l'origine du problème, en mettant l'accent sur la prévention, pour changer les mentalités dès la maternelle. Sinon, c'est un pansement sur une plaie béante".

Des plaignantes mal reçues par la police

En outre, les femmes qui souhaitent porter plainte sont souvent mal reçues par la police, selon elle: "on leur demande si elles avaient bu ou comment elles étaient habillées, ou bien on leur dit que ce n'est pas grave, qu'elles vont s'en remettre".

Sur "Paye ta shnek", beaucoup de victimes regrettent aussi que personne ne soit intervenu pour les défendre lorsqu'elles ont été agressées ou dénigrées en public. C'est en partie pour pallier ce manque que d'autres militants ont imaginé une application sur Smartphone, baptisée "HandsAway" (littéralement: "bas les pattes!"). Lancée en octobre 2016, elle compte 40 000 utilisateurs inscrits. Lorsqu'une femme est importunée, elle peut y déclencher une alerte géolocalisée: les utilisatrices à proximité sont ainsi averties de la présence d'un harceleur, et celle qui a déclenché l'alerte reçoit des messages de soutien des autres utilisateurs qui peuvent l'aiguiller vers une structure d'accueil ou un commissariat.

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