#MeTooGarçons : 20% des appels à la Ciivise pour dénoncer des violences sexuelles viennent des hommes, contre 4% il y a trois ans
Au moment de sa création il y a trois ans, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a ouvert une ligne téléphonique, ouverte 24h/24h, pour recueillir la parole des victimes d'agressions sexuelles pendant l'enfance. Lors de sa mise en place en 2021, 4 % des appels étaient passés par des garçons, aujourd'hui ils sont 20 % à témoigner au bout du fil.
La parole se libère notamment grâce aux réseaux sociaux, avec le lancement du hashtag #MeTooGarçons, explique vendredi 1er mars au micro de France Culture Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol, qui anime la permanence téléphonique. "Les garçons ont besoin d'avoir des endroits pour parler, ce que permet le #MeTooGarçons", souligne-t-elle. Également médecin de Protection maternelle et infantile en Seine-Saint-Denis, Emmanuelle Piet dénonce "les stéréotypes imbéciles, selon lesquels ce sont les filles qui sont victimes et les garçons les agresseurs", ce qui ne laisse "pas assez de place pour que les garçons puissent se dire victimes".
La parole se libère chez les hommes, mais il n'y pas encore d'évaluation sur le nombre de garçons victimes "puisqu'on ne leur a pas encore donné la parole", explique Emmanuelle Piet. Elle pointe également un "repli" de la société : "On ferme la Ciivise, on se dit 'on a assez entendu parler les victimes, taisez-vous', le président de la République se dit copain avec les agresseurs sexuels donc il veut arrêter la chasse à l'homme", estime-t-elle. "On va voir comment cela évolue."
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