Soumission chimique : "Il faut absolument que la mission parlementaire soit relancée", insiste la sénatrice Véronique Guillotin

Une mission gouvernementale avait été lancée en mars mais ses travaux ont été interrompus en raison de la dissolution de l'Assemblée.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Sud Lorraine
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La sénatrice de la Meurthe-et-Moselle Véronique Guillotin, le 19 avril 2018. (SAMUEL MOREAU / MAXPPP)

Le procès des viols de Mazan a relancé le débat sur la soumission chimique, sujet lequel travaillait la sénatrice Véronique Guillotin juste avant la dissolution de l'Assemblée nationale. À ce jour, les auditions n'ont pas repris. "Il faut absolument que cette mission parlementaire soit relancée", plaide la sénatrice Mouvement radical sur France Bleu Sud Lorraine lundi 16 septembre.

"Le procès a remis effectivement au grand jour le sujet de la soumission chimique qui est méconnu du grand public, sauf le sujet de la soumission chimique style drogue du violeur en boîte de nuit chez les jeunes, etc.", explique Véronique Guillotin, "le pan connu médiatiquement, donc les gens faisaient attention". Pour autant, il ne faut pas oublier la soumission chimique "en milieu familial". "C'est classiquement le cas de ce procès, ou avec des copains, le milieu où l'agresseur est connu."

L'élue salue le geste "éminemment courageux", "sa dignité et la volonté" de Gisèle Pelicot. "Elle nous a offert de ne pas laisser en huis clos ce procès, ça permet de faire une pédagogie sur ce sujet." En effet, "madame Pelicot, pendant dix ans n'était pas bien, elle avait des symptômes qui pouvaient s'apparenter à plein d'autres choses. On a pensé à des troubles cognitifs, un syndrome dépressif, donc il faut vraiment qu'il y ait cette petite lumière là en se disant, c'est peut être ça", poursuit la sénatrice. Cette information des potentielles victimes permettrait "le recueil des preuves qui est capital. Parce qu'en 24, 48h, que ce soit dans les urines ou dans le sang, les preuves des résidus de médicaments disparaissent".

"Ça peut arriver à tout le monde, y compris à la maison"

Lors de ses premières auditions menées avec Sandrine Josso (députée MoDem de Loire-Atlantique), la sénatrice a déjà entendu 14 victimes et proches de victimes, dont la fille de Gisèle Pelicot. "On a déjà des pistes importantes : un, l'information. Ça peut arriver à tout le monde et partout, y compris à la maison", décrit Véronique Guillotin. La deuxième chose, "c'est la formation des professionnels de santé, les forces de l'ordre et puis la justice, poursuit-elle. Parce que la première porte d'entrée vers laquelle les victimes vont aller, c'est le médecin traitant, le service des urgences, ou alors le commissariat de police ou bureau de gendarmerie."

La sénatrice a déjà un écrit au Premier ministre : "Les courriers sont sur la table. On attend la nomination du gouvernement qui ne devrait pas tarder, on continue". Mais "il faut absolument que cette mission soit renommée", conclut Véronique Guillotin. La sénatrice a rencontré dimanche Yaël Braun-Pivet à Nancy. "J'ai remis cette petite note entre ses mains. Il faut que cette mission soit à nouveau relancée".

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