Une étudiante sur 20 déclare avoir été violée :"L'inaction n'est plus une option", réagit l'observatoire étudiant des violences sexuelles
De son côté, la Fage assure qu'il existe des cellules d'écoute au sein des établissements mais l'Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes constate que les étudiants ne sont pas informés ou ne font pas confiance.
Une étudiante sur 20 dit avoir déjà été victime de viol, révèle une enquête publiée lundi par l'Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’Enseignement supérieur. Ce résultat n'étonne pas Angèle Delpech, vice-présidente en charge de la défense des droits à la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), même si "cela reste tout à fait choquant", a-t-elle réagi sur franceinfo. "C'est un chiffre qui est assez énorme mais c'est bien qu'il sorte pour que l'on puisse réfléchir tous ensemble à des solutions".
Dans certains établissements de l'enseignement supérieur, "il y a différentes cellules d'écoute qui existent et qui traitent les cas de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles. Malheureusement, elles sont mal connues des étudiants et n'existent pas partout. C'est surtout dans les universités".
Un manque de confiance envers les établissement
La Fage travaille sur "la formation de ses militants" sur les questions de harcèlement et de violences sexistes et sexuelles. L'association a mis en place "des campagnes de communication et des personnes de confiance en soirée qui veillent à ce que tout se passe bien et qui recueillent les témoignages en cas de dérive", a expliqué Angèle Delpech. Cette présence est mise en place au sein des associations de la Fage et a "déjà des effets". Dans les bars, une sorte de mot-clé a été mis en place pour aider les personnes victimes de harcèlement. Il suffit de commander un "Angel Shot " pour pouvoir bénéficier d'aide.
L'enquête de l'Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes démontre toutefois que les victimes ne font généralement pas appel à leur établissement pour les aider à cause d'un "manque de confiance" et "de connaissance", déplore la présidente de l'observatoire, Iris Maréchal sur franceinfo. "En général, les premières personnes à qui l'on parle, ce sont les amis de l'établissement ou hors établissement", explique Iris Maréchal. Les étudiants et étudiantes victimes ne sont souvent pas au courant qu'il existe des dispositifs dédiés dans les établissements, comme les cellules de veille et d'écoute, ou les référents égalité : "Plus d'un quart des étudiants ne savent pas qu'ils existent et 18% considèrent qu'il n'en existe aucun", détaille la présidente de l'observatoire. "Il y a un manque de communication sur le sujet", diagnostique-t-elle.
"L'inaction n'est plus une option"
Iris Maréchal réclame également une plus grande implication des établissements, déclarant que "l'inaction n'est plus une option" : "On propose de mettre en place des questionnaires personnalisés dans chaque établissement pour vraiment comprendre sa problématique propre, quels sont les types de violences subies par leurs étudiants et prendre les mesures adaptées".
L'observatoire préconise de libérer la parole et plus concrètement "des amphis de prévention en début d'année, pour parler de la thématique. Les étudiants aussi demandent à assurer la mise en place d'un accompagnement juridique pour les victimes, la mise en place de campagnes de prévention en amont des soirées et des week-ends d'intégration". Les étudiants et les étudiantes, interrogés dans un questionnaire, réclament "que le problème soit pris en charge par leur établissement", assure Iris Maréchal.
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