Violences sexistes et sexuelles : le PS va mettre en place une formation obligatoire pour ses candidats à des élections

La formation sera aussi obligatoire pour les cadres des instances nationales du parti et sera proposée à chaque nouvel adhérent.
Article rédigé par Louis Mondot
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le logo du Parti socialiste (PS), le 8 avril 2018 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

Le bureau national du Parti socialiste a voté mardi 16 octobre une résolution obligeant ses cadres des instances nationales et ses candidats à suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles, a fait savoir le parti dans un communiqué.

Au programme de cette formation d'environ deux heures, en présentiel, "un temps de compréhension des mécanismes sexistes, des violences faites aux femmes, avec des données chiffrées pour comprendre le contexte", précise à franceinfo Yasmine El Jaï, secrétaire nationale du PS à la formation à l'égalité femmes-hommes, qui anime certaines sessions aux côtés d'autres formateurs et formatrices.

Il est aussi prévu une phase de quiz et de mises en situation de violences sexistes et sexuelles, de harcèlement, de viol, "avec des cas concrets dont certains sont inspirés de choses qui sont arrivées dans le parti", poursuit-elle. Un dernier volet présente les différents moyens d'agir en interne.

La cellule d'écoute pérennisée

La formation obligatoire doit être mise en place lors du prochain congrès du PS, en 2025, pour les cadres du parti et doit s'appliquer aux candidats dès les prochaines échéances électorales, les municipales de 2026. "Pour les élus actuels, c'est difficile de leur imposer. On l'a organisée à des moments où certains étaient présents dans les fédérations, notamment à Toulouse, mais ce n'était pas de manière systématique", explique Yasmine El Jaï. Des formations sur ce thème ont déjà eu lieu mais de manière ponctuelle et facultative, pendant les universités d'été du PS.

Il est aussi prévu que le parti propose cette formation à chaque nouvel adhérent. "À partir du moment où quelqu'un adhère à un parti qui se dit de gauche et qui porte des valeurs féministes, il faut qu'il ait ce temps de sensibilisation et qu'il voie ce que cela implique d'être féministe", estime-t-elle. 

La résolution votée par le PS prévoit par ailleurs "la pérennisation et l'opérationnalisation de la cellule d'écoute et de la commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations, afin que tous les signalements puissent être traités efficacement". Cette commission disciplinaire peut mener des enquêtes et peut prononcer des sanctions, du simple blâme à l'exclusion définitive.

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