Violences sexistes et sexuelles : "On va créer un appel à témoignages", annonce Aurore Bergé
Le gouvernement "va créer un appel à témoignages" dans le cadre de "la mission sur les violences sexistes et sexuelles" annoncée il y a une semaine, a indiqué vendredi 8 mars sur franceinfo Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. "Toutes celles et ceux qui veulent témoigner" peuvent écrire à l'adresse suivante : temoignages-efh@pm.gouv.fr, a précisé la ministre déléguée. Elle assure qu'il est possible de témoigner "de manière totalement anonyme et confidentielle". Ces témoignages "ne seront pas révélés, sauf si ceux qui témoignent veulent le faire". Ces messages seront lus "par moi notamment, par des fonctionnaires qui travaillent et qui nous accompagnent sur cette mission (des avocats, des magistrats ...)", a expliqué Aurore Bergé.
"Je pense que c'est aussi comme ça qu'on a une révélation de ce qui se passe" et que le gouvernement "pourra construire des politiques publiques efficaces", a argumenté la ministre déléguée. Aurore Bergé a pris l'exemple de la Civiise, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants qui a reçu "des milliers et des milliers de témoignages et c'est aussi comme ça qu'on a pris conscience de l’ampleur des phénomènes et des mécanismes à l'œuvre".
D'ailleurs, la "mission sur les violences sexistes et sexuelles" cherchera à comprendre "les mécanismes à l'œuvre", puis à déterminer "les contre-pouvoirs et les régulations qu’on doit mettre en place", a expliqué la ministre déléguée. Aurore Bergé note qu'aucun secteur n'est épargné. Le cinéma vit une nouvelle vague #Metoo depuis le témoignage de l'actrice Judith Godrèche, et #Metoogarçon, déclenchée par l'acteur Aurélien Wiik. Aurore Bergé prend aussi l'exemple du monde sportif. "Quand on a une domination hiérarchique telle qui s'installe mais qu'il n'y a aucun contre-pouvoir", les "plus vulnérables, plus fragiles", celles et ceux qui "ont peur pour leur carrière", n'ont pas forcément "les moyens d'agir", a-t-elle regretté.
Une mission de "trois mois"
Ainsi, cette mission est lancée avec les "ministères de la Justice, des Sports, de la Culture, de la Fonction publique de manière à garantir que partout où il y a cette domination, ce pouvoir hiérarchique, il y ait aussi des contre-pouvoirs" pour lutter contre ces violences. "C'est ce qu'on doit garantir", a ajouté Aurore Bergé. La ministre confirme que cette "mission sur les violences sexistes et sexuelles" durera "trois mois" car "l'idée est d'aller vite et d'être très efficace".
Aurore Bergé n'envisage pas forcément plus de moyens budgétaires. Selon elle, il s'agit avant tout "d'imposer dans toutes ces organisations des règles claires" pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Alors que le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et hommes voit son budget diminuer de 7 millions d'euros, Aurore Bergé "affirme de manière très claire" que "pas un euro sera pris sur la question de la lutte contre les violences faite aux femmes, sur le planning familial". "Pour l'instant", il n'y a "pas grand chose" que la ministre est prête à sacrifier mais "c'est une discussion qu'on est en train d'avoir" avec le ministère de l'Économie qui a annoncé 10 milliards d'économies en 2024.
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