Cyberharcèlement de Magali Berdah : un juge enquête sur des accusations de complicité visant le réseau social X

L'influenceuse dénonce le cyberharcèlement mené par le rappeur Booba à son encontre et la responsabilité de X dans cette campagne de dénigrements qui a déclenché des menaces de mort.
Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Magali Berdah (au centre) entourée de deux de ses avocats au tribunal judiciaire de Paris le 10 mai 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Le réseau social X est-il complice du cyberharcèlement de Magali Berdah ? C'est ce qu'estime l'influenceuse, à la tête de l'agence Shauna Events, qui a porté plainte en novembre 2023 pour complicité de harcèlement moral aggravé. Cette plainte, déposée avec constitution de partie civile, a donné lieu à une ouverture d'information judiciaire en juillet, a appris franceinfo auprès du parquet de Paris, mercredi 4 décembre. Un juge d'instruction enquête ainsi sur les faits, qui remontent au printemps 2022, quand la femme d'affaires a dénoncé une campagne de cyberharcèlement à son encontre, déclenchée par le rappeur Booba.

"Nous prenons acte de cette ouverture d’information qui permettra à la justice d'apprécier le rôle de la plateforme X dans le cyberharcèlement subi par Magali Berdah, et de se prononcer sur la responsabilité pénale des plateformes", ont réagi les trois avocats de l'influenceuse. Magali Berdah avait déjà porté plainte en avril 2023 contre Twitter, renommé X trois mois après. Cependant, l'enquête ouverte avait été classée, "au motif qu'aucune infraction n'était suffisamment caractérisée", a confirmé à franceinfo, mercredi, le parquet de Paris. En novembre 2023, la femme d'affaires a de nouveau déposé une plainte contre le réseau social, cette fois-ci avec constitution de partie civile, et obtenu la saisine d'un magistrat instructeur, a ajouté le parquet.

Le réseau social était "parfaitement informé"

Selon nos informations, dans la plainte déposée en novembre 2023, il est reproché à la compagnie détenue par Elon Musk d'avoir "intentionnellement continué de fournir" ses "services" à Booba, qui a utilisé son compte Twitter "pour publier des messages dénigrants et haineux, et inciter" au cyberharcèlement de Magali Berdah. Le réseau social est mis en cause pour avoir refusé de suspendre le compte du rappeur, alors qu'il était "parfaitement informé" et que de "multiples signalements" avaient été "adressés" aux responsables de la société. L'influenceuse estime qu'il a permis à Booba "de commettre l'infraction de harcèlement aggravé" et qu'il se rend donc "complice de ces faits".

Dans cette affaire, Magali Berdah a déposé une première plainte pour dénoncer le cyberharcèlement le 25 mai 2022, point de départ de l'ouverture de plusieurs procédures. Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire depuis octobre 2023 pour harcèlement moral aggravé. Si le rappeur n'a pas encore été jugé, le tribunal correctionnel de Paris a en revanche condamné 28 personnes, principalement pour cyberharcèlement aggravé, estimant que les faits "découlent des publications du rappeur dont les prévenus avaient parfaitement connaissance".

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