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Ils ont fait l'actu. L'inflenceuse Magali Berdah et ses déboires avec le rappeur Booba

L'inflenceuse Magali Berdah tente de redresser son entreprise, Shauna Events et réclame justice face au rappeur Booba qui, depuis la Côte-Ouest américaine, la cible sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
Magali Berdah, influenceuse. (SANDRINE ETOA ANDEGUE)

Le 20 avril 2023. Magali Berdah, la papesse des influenceurs l'influence et patronne de l'agence Shauna Events, spécialisée pour mettre en relation des marques et des personnalités de la télévision, annonce qu'elle va porter plainte contre Twitter pour complicité de harcèlement moral aggravé. Depuis un an, le réseau social est le terrain de la guerre entre l'entrepreneuse et le rappeur Booba, qu'elle accuse d'être le chef d'orchestre d'une campagne de cyber-harcèlement contre elle. "Twitter est au courant des faits" , affirme Magali Berdah, "ils ont d’ailleurs reconnu que les contenus de Booba étaient illicites. Ils ont supprimé plusieurs contenus, mais comme il tweete tous les jours depuis Miami, il est à l'étranger,  je pose la question de la responsabilité de Twitter. Parce qu'aujourd'hui, c'est quoi la fin ? En fait, qu'est ce qui va m'arriver ?", affirme-t-elle

Reine des influenceurs 

Elle a régné sans partage sur le monde des influenceurs, aujourd'hui, Magali Berdah tente de redresser son entreprise, Shauna Events et réclame justice face au rappeur Booba qui, depuis la Côte-Ouest américaine, la cible sur les réseaux sociaux. Il l'accuse d'arnaquer les internautes et se considère comme un "lanceur d'alerte". L'influenceuse est visée par deux plaintes déposées par Booba, lui et visé par plusieurs plaintes déposées par la femme d'affaires. Dans ce dossier, 28 personnes seront bientôt jugées pour cyber harcèlement et différentes menaces. Magali Berdah, 41 ans, estime que cette année a été "la pire de sa vie". Elle explose : "on n’harcèle pas une femme, on ne la met pas plus bas que terre, on ne sort pas des dossiers sexuels, on ne parle pas de sa religion, on ne parle pas de ses enfants, on ne divulgue pas l'adresse de l'école de ses enfants, on ne divulgue pas son adresse. Je suis victime dans cette histoire. 

"J'ai déposé plainte. Il y a une enquête en cours. Il y a eu plusieurs dizaines d'arrestations. Au début, j'ai cherché à comprendre pourquoi la personne a fait ça. Et après, on voit qu'il y a un tel acharnement, une telle violence, qu’il n'y a plus d'explications. On ne fait pas ça. Je ne suis pas parfaite, on est tous des êtres humains. On peut tous faire des erreurs."

Magali Berdah, fondatrice de ShaunaEvents

à franceinfo

Sur les accusations d’arnaque dont elle fait l’objet, Magali Berdah répète "en toute honnêteté", avoir toujours été "loyale", "s’il y a eu des erreurs commises, je n'ai aucun problème à m'en justifier et à m'en expliquer. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas puisqu'il y a eu des contrôles de la répression des fraudes qui ont été faites et nous n'avons été sanctionnés de rien du tout et nous avons eu zéro amende. Les faits, un an après, sont là. C'est à dire qu'on m'a traînée dans la boue pendant un an, massacré mon image. ma dignité sur tous les plans, que ce soit de femme, d'entrepreneur, mère, épouse. Il y a eu une plainte déposée par un rappeur contre moi qui n'a abouti pour l'instant à aucune convocation", tient-elle à souligner.

"J'ai vécu un tsunami"

Le nombre de messages de haine qu’elle a reçus en ligne, elle dit ne plus les compter, "il y a quelques mois, on avait dépassé les 120 000. J'ai vécu un tsunami. Je fais un travail de psy sur moi-même. J'ai encore un service de sécurité parce que ça va trop loin. Booba a décidé que je suis responsable de tous les fléaux, il y a des gens malheureusement qui ne vont pas chercher plus loin que le bout de leur nez et qui y croient", estime Magali Berdah.

 

Le gouvernement veut réguler le secteur, le Parlement a adopté le 1er juin pour redéfinir le statut d’influenceur, les pratiques légales et celles qui sont à bannir. Une réunion préparatoire a eu lieu le 9 décembre à Bercy, Magali Berdah, jusque-là incontournable n’y a pas été conviée, elle a été appelée au téléphone pour donner "son expertise", "je leur ai dit, je ne comprends pas pourquoi vous me faites le rendez-vous là par téléphone et pourquoi alors dans ces cas-là, je ne peux pas venir à la table avec les autres. Je suis punie ?", s'insurge Magali Berdah. On lui a répondu que son absence à cette table ronde : c’était pour "éviter les polémiques". "On ne peut pas céder au chantage d'un harceleur", dit Magali Berdah. Elle estime que c’est "une bonne chose" qu’il y ait un cadre légal, "même si cette loi reprend beaucoup d’éléments du code de la consommation qui existe déjà. C'est bien que ce soit clair. On ne savait pas où on en était, nous les influenceurs, entre le mannequinat, la publicité, l’influence. Mais quand-même, vous vous rendez compte qu'on a tapé sur un métier sans même définir ce qu’il était ? Pendant un an, je me suis fait massacrée pour un métier qui finalement n'existait même pas légalement."

Elle tient à rappeler qu’elle a écrit au cabinet de Bruno Le Maire en 2021 afin qu’il s’empare du sujet. "Je lui ai dit si vous ne mettez pas un cadre légal, il va y avoir un problème. On m’a répondu merci contactez mon assistance, malheureusement  à ce moment-là ce n’était pas leur priorité". Aujourd’hui, elle a le sentiment d’avoir été un bouc-émissaire, "ils m’ont laissé les erreurs de certains, de ne pas avoir pris les choses au sérieux à temps."

Magali Berdah veut donc relancer son activité et règle son contentieux avec le fisc, à qui elle doit encore plusieurs centaines de milliers d'euros. Booba semble avoit arrêté de twitter contre elle ces dernières semaines. S'il ne vient pas à la prochaine convocation, le juge pourrait émettre un mandat d'arrêt contre lui.

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