Heure d'hiver : le dimanche le plus long
A trois heures du matin cette nuit, il était seulement ... deux heures. Voilà de quoi réjouir ceux qui rêvent de grasses matinées. Cela fait 32 ans maintenant que les Français retardent leurs montres chaque dernier week-end d’octobre et les avancent chaque dernier week-end de mars. Une valse des aiguilles de moins en moins difficile à gérer dans les administrations et les transports en raison de l’informatisation croissante des systèmes, mais qui continue pourtant à faire des mécontents.
Instituée en France un an à peine après le choc pétrolier de 1974, le changement d’heure est censé permettre des économies d’énergies en réduisant les besoins en éclairage des populations. Le principe : faire correspondre au mieux les heures d'activités avec les heures d'ensoleillement pour limiter l'utilisation de lumière artificielle. Or il est extrêmement difficile de mesurer l’impact réel de cette mesure.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qui a encouragé l'adoption de l'horaire d'été il y a une trentaine d’années, estime à 1,3 milliards de KWh l’économie d’énergie réalisée chaque année. C’est environ 4% de la consommation d’éclairage en France, soit la consommation totale d’électricité d’une ville de 200.000 habitants sur une année…Un gain non négligeable pour certains, ridiculement faible pour d’autres. Car les heures d’éclairage évitées le soir seraient largement compensées par des dépenses énergétiques supplémentaires le matin, notamment en chauffage au début du printemps. Les opposants à l’heure d’été demandent donc des études précises sur les effets de ce système.
Autre critique : les changements d’heure auraient des conséquences négatives sur l’environnement et la santé. Ils provoqueraient des pics d’ozone car les périodes de forte circulation et de forte activité industrielle coïncident désormais avec les heures les plus chaudes de la journée. Quant au monde médical, il voit dans ces décalages réguliers une source supplémentaire de fatigue au moment du printemps et un facteur de troubles du sommeil.
Malgré ces différents arguments, le gouvernement français n’est jamais revenu sur les changements d’heure. Le système a même été adopté par l’ensemble des pays de l’Union européenne en 1998.
Selon une étude réalisée par le CREDOC en juin 2003, 38 % des Français sont favorables au maintien des heures d'été et d'hiver, 40 % y sont défavorables et 22 % y sont indifférents.
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