Deux associations portent plainte contre l’ex-direction du collège Stanislas pour "discrimination liée à l'orientation sexuelle"

Une jeune fille brillante avait été refusée en terminale dans l'établissement en raison de ses positions anti-homophobes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lycée Stanislas, rue de Montparnasse à Paris, le 17 janvier 2024. (JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

Les associations Mousse et Stop Homophobie portent plainte vendredi 26 janvier contre l’ex-direction du collège Stanislas, établissement privé catholique parisien, "pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre", annonce l'association Mousse dans un communiqué de presse. Cette plainte fait suite à l’exclusion d'une jeune fille en juin 2022, qui "constitue bien un refus discriminatoire d’accéder aux services d’enseignement privé, acte réprimé par l’article 225-2 du Code pénal", peut-on lire dans le communiqué.

L'élève était scolarisée au collège Stanislas depuis 2013 et fut récompensée du 3e prix d'excellence à la fin de l'année scolaire 2022, mais elle s'est vu refuser l'accès à la terminale dans l'établissement. Selon Mediapart, "le père de la jeune fille avait été convoqué en urgence le 20 juin 2022 devant la direction de l'établissement et avait été informé que sa fille ne serait pas reprise en terminale." 

Une jeune fille "toxique", selon la direction

"La direction (...) avait qualifié la jeune fille de 'toxique' en raison de son refus de tolérer l'homophobie présente au sein de l'établissement et de son engagement contre cette discrimination", peut-on lire dans le communiqué. "Dans une lettre adressée à Gabriel Attal, son père avait accusé le préfet de harceler sa fille, en raison de son opposition aux propos homophobes, racistes et sexistes constants de ce dernier [Le préfet est une "spécificité de Stanislas", explique le collège sur son site internet. Son rôle est "d’accompagner les élèves dans leur croissance scolaire, humaine et spirituelle"]. Le rapport d'inspection indique que le conflit entre le préfet et l'élève résulte de prises de position assimilées à du militantisme sur l'homosexualité. Dans un courriel au censeur-directeur, le préfet évoque un conflit sur la tenue vestimentaire, notamment un pull LGBT que l'élève refusait de retirer", rapportent les deux associations.

Pour Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie, "cette plainte permettra aux services de police de mener une enquête approfondie à l’intérieur de l’établissement scolaire, afin de faire la lumière sur les agissements LGBTphobes de la direction dénoncés par le rapport interne de l’Éducation nationale et l’article de 'Mediapart".

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