Homophobie, anti-IVG, menaces… Un rapport de l’Éducation nationale épingle l’école Stanislas, où sont scolarisés les enfants d'Amélie Oudéa-Castéra
En pleine polémique sur la scolarisation des enfants d’Amélie Oudéa-Castéra à l'école privée catholique Stanislas à Paris, Mediapart [article payant] a dévoilé mardi 16 janvier un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, daté de juillet 2023 qui dénonce des "dérives" dans cet établissement. Ce document de 30 pages, a été remis au ministère de l'Éducation le 1er août, selon Mediapart.
Dans ce document, que l'ex-ministre de l'Éducation Gabriel Attal n'a pas communiqué à Mediapart, malgré des demandes répétées, l'inspection académique étrille cet établissement qui forme, depuis la maternelle, les élites aux grands concours comme polytechnique ou sciences Po. Jean-Michel Blanquer, par exemple, a effectué sa scolarité dans ce prestigieux établissement privé sous contrat situé dans le VIe arrondissement de Paris, qui accueille quelque 3 500 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.
Cathéchisme et messe obligatoires
Les rapporteurs évoquent des cours de catéchisme et des messes, imposées à tous les élèves, catholiques ou non, des enfants à qui l'on promet la "damnation" et "l'enfer" s'ils ne sont pas baptisés. Des intervenants y tiennent des propos violemment homophobes ou anti-avortement qui relèvent du code pénal. Dans des conférences d'éducation à la sexualité, on évite la question des maladies transmissibles et l'on insiste sur les dangers de la contraception chimique. Ainsi, les livrets de catéchèse distribués aux 4e expliquent que "l'avortement signifie toujours tuer volontairement une personne humaine innocente".
Selon ce rapport, "les dérives constatées en matière de catéchisme sont contraires au contrat qui lie cet établissement à l'État". L'instruction religieuse devrait y être comme ailleurs facultative. À Stanislas, "les résultats sont certes là, écrivent les rapporteurs, mais au prix d'une constante mise sous pression des élèves". Une pression scolaire mais aussi religieuse, sanctionnée parfois par l'expulsion d'élèves.
À la suite de ces révélations, deux sénateurs communistes, Ian Brossat et Pierre Ouzoulias, ont demandé à la ministre de "mettre fin au conventionnement dont bénéficie cet établissement", estimant que les situations pointées auraient dû pousser Gabriel Attal "à agir sans délai".
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