Yvelines : prison avec sursis requise contre une élue pour des tweets homophobes
Conseillère municipale à Saint-Germain-en-Laye, Agnès Cerighelli, anciennement LREM, est poursuivie pour "injure publique en raison de l'orientation sexuelle" et "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'orientation sexuelle".
Six mois avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général ont été requis lundi 20 janvier à l'encontre d'Agnès Cerighelli, une élue d'opposition de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) pour des tweets homophobes évoquant un soi-disant "lobby LGBT". L'expression "lobby LGBT" est utilisée pour occulter le combat des associations LGBT pour l'égalité des droits entre hétérosexuels et homosexuels, rappelle France Culture. "Cette terminologie est partie prenante d'un discours qui vise à disqualifier les mouvements gay, lesbien, bi et trans depuis plusieurs décennies. C'est un discours empreint d'homophobie", rappelle la sociologue Sylvie Tissot.
Habituée des tweets homophobes, la conseillère municipale Agnès Cerighelli (ex-LREM) était poursuivie par le tribunal de Versailles pour "injure publique en raison de l'orientation sexuelle" et "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'orientation sexuelle". En cause, trois tweets diffusés en mars 2019 où elle qualifiait le "lobby LGBT" de "secte" aux "méthodes dangereuses", d'"infâme et pervers". Un seul de ces tweets a depuis été supprimé par Agnès Cerighelli qui s'est engagée à la barre à retirer les deux autres.
Obligation d'indemnisation des parties civiles
Le procureur Philippe Toccanier a assorti ses réquisitions d'une obligation pour l'élue d'indemniser les parties civiles – cinq associations – et demandé l'affichage de la décision sur les portes de la mairie pendant deux mois. Les propos incriminés "sont éminemment injurieux" pour les personnes LGBT, avec la "volonté très claire de renvoyer ces personnes au ban de la société", a estimé le magistrat.
"Le cas Cerighelli est un cas très particulier" qui "tous les jours déverse des propos homophobes" sur Twitter, a dénoncé l'un des avocats des parties civiles. Or "ces injures, ces appels à la haine provoquent surtout de la haine de soi", a-t-il plaidé, rappelant que "chez les jeunes LGBT, le taux de suicide est quatre fois supérieur au reste de la population".
"Je ne suis pas homophobe", mais "une femme politique qui s'indigne de l'activisme politique d'un lobby politique", a martelé la prévenue à la barre. "Je n'ai injurié personne" et il n'y a là "rien pour inciter à la haine", s'est encore défendue l'élue, actuellement en campagne électorale pour la mairie de Saint-Germain. Son avocate a plaidé la relaxe.
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