Loi immigration : "Les immigrés sont les boucs émissaires de la politique de ce gouvernement", juge Gérard Ré, secrétaire confédéral de la CGT

Le syndicat CGT dénonce la loi immigration, adoptée cette semaine par le Parlement. Invité ce jeudi sur franceinfo, Gérard Ré, son secrétaire confédéral, appelle "à mettre fin à l'hyprocrisie" concernant notamment le travail des sans-papiers en France.
Article rédigé par franceinfo
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Mobilisation de travailleurs sans-papiers contre le projet de loi immigration en décembre 2023 à Paris (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

"Les immigrés sont les boucs émissaires de la politique de ce gouvernement", a jugé jeudi sur franceinfo Gérard Ré, secrétaire confédéral de la CGT, après le vote de la loi immigration et alors que la numéro un de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi à la "désobéissance civile" face à la loi qui remet en cause, selon elle, "tous nos principes républicains". 

"Il y a dans ce pays un certain nombre d'immigrés qui sont des travailleurs, qui cotisent, qui paient des impôts même quand ils n'ont pas de titre de séjour, qui payent des cotisations sociales mais qui n'ont droit à rien", rappelle Gérard Ré. Il souligne par exemple que des travailleurs sans-papiers "n'ont pas forcément droit à l'AME", selon lui "parce qu'ils gagnent trop, mais en même temps, n'ont pas droit à la Sécurité sociale parce qu'ils n'ont pas de papiers". Il appelle à "mettre fin à cette hypocrisie".

Des actions à venir

Le secrétaire confédéral de la CGT assure que le syndicat réfléchit à "des actions les plus unitaires possibles" et "appelle l'ensemble de la société civile à se mobiliser" et proposera "des initiatives au mois de janvier". 

Concernant la régularisation de sans-papiers pour soulager les métiers en tension prévue dans la loi immigration, la CGT est "très sceptique", explique son secrétaire confédéral. "Le texte, tel qu'il est formulé aujourd'hui, laisse tout pouvoir aux préfets pour décider sur des critères qui sont quand même relativement flous". Selon lui, la loi "ne change pas grand-chose". La CGT y voit même "un certain recul". Gérard Ré ajoute que le syndicat "continuera à se battre avec les travailleurs pour obtenir de nouveaux droits, mais surtout pour obtenir une nouvelle loi de régularisation pour les travailleurs sans papiers".

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