Loi immigration : "Un président de la République ne peut pas accepter une loi dont il sait qu'elle est inconstitutionnelle", s'insurge François Hollande
"Un président de la République ne peut pas accepter une loi dont il sait, dont il avoue qu'elle est inconstitutionnelle", s'insurge jeudi 21 décembre sur France Inter l'ancien président de la République François Hollande, alors qu'Emmanuel Macron a saisi le Conseil constitutionnel après l'adoption par le Parlement du projet de loi immigration. François Hollande considère que "c'est un comble de faire voter une loi dont on sait qu'elle est inconstitutionnelle".
François Hollande dénonce cette manière, selon lui, de "se défausser sur le Conseil constitutionnel pour annuler un certain nombre de dispositions". "Quel courage, quel comportement", s'agace l'ancien chef de l'État. Il estime par ailleurs que cela risque d'induire "un débat extrêmement dangereux pour les principes fondamentaux de la République", car cela remet en cause le vote par le Parlement, critique d'ailleurs émise quelques minutes plus tôt par le patron de la droite Éric Ciotti sur France Inter.
Emmanuel Macron a commencé au centre gauche, il finit par avaliser un texte de la droite dure.
François Hollande, ancien président de la Républiquesur France Inter
François Hollande critique de manière générale la posture d'Emmanuel Macron face à la "montée des peurs, du populisme et de tout ce qui peut être une forme de droitisation". "Dans ces moments, où les divisions peuvent être profondes (...), le rôle du président de la République est d'assurer l'unité, la cohésion, d'apaiser les esprits, or tout ce qui se fait depuis plusieurs mois a l'effet exactement inverse", s'agace François Hollande.
Il accuse ainsi le président de la République de participer de "la division profonde" du pays. "Le pays est divisé aussi parce qu'il ne comprend pas vers quoi le président de la République le conduit", ajoute-t-il. François Hollande reproche à Emmanuel Macron de "changer de pied selon les circonstances, les contextes et les interlocuteurs". François Hollande ne se dit "pas responsable de l'évolution d'Emmanuel Macron", qui fut son ministre de l'Économie.
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