Loi immigration : "On vient en France pour étudier et repartir chez nous", précisent des étudiants étrangers, soulagés de la censure de certaines mesures

Parmi les mesures supprimées par le Conseil constitutionnel, il y a celles concernant les étudiants étrangers, comme l’idée d’une caution financière obligatoire. Elle était particulièrement redoutée par certains de 400 000 étudiants étrangers actuellement en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Cérémonie de parrainages d'étudiants diplômes étrangers à Paris (Photo d'illustration) (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Satisfaction" pour le gouvernement, "hold-up démocratique" pour les LR... Le Conseil constitutionnel a censuré très largement jeudi 25 janvier la loi immigration, décision très contestée à droite mais satisfaisante pour le gouvernement qui s'apprête à promulguer le texte "dans les prochaines heures" pour appliquer les premières mesures "dès ce week-end". Sur les 86 articles du texte, 35 ont été retoqués totalement ou partiellement par les Sages. La plupart de ces mesures avaient été adoptées en décembre sous la pression de la droite et avec l'appui de l'extrême droite.



Parmi les mesures supprimées, celles concernant les étudiants étrangers, la majoration obligatoire des droits d’inscriptions, la nécessité de justifier chaque année du "caractère réel et sérieux" de sa formation ou encore l'idée d’une caution financière obligatoire. L'abandon de ce dernier point est largement salué parmi les jeunes concernés rencontrés à la Cité internationale universitaire de Paris, où se mêlent 12 000 étudiants, de 150 nationalités.

"Les étudiants étrangers ont déjà beaucoup de difficultés pour préparer leur projet d'études en France"

Juan, un Colombien en master de physique fondamentale, ne cache pas son soulagement. Chez lui, les études sont hors de prix et il voyait d'un très mauvais œil l'idée de cette caution de retour. "S'il y avait eu une caution, ça aurait été plus difficile parce que c'est hyper cher les changements des monnaies entre les deux pays", décrit-il.

"Evidemment, c'est une bonne chose que ce ne soit pas passé au final"

Juan

à franceinfo

 

Même son de cloche chez cet étudiant originaire du Togo en master de développement agricole. Venir en France, avec les conditions actuelles, réclame déjà une longue préparation. Dans certains cas, la France demande un minimum de ressources : il a dû réunir 7000 euros. "Les étudiants étrangers ont déjà beaucoup de difficultés pour préparer leur projet d'études en France. J'ai travaillé pendant deux ans. Après les deux ans, j'ai pu mobiliser le montant qu'il fallait. Nous, on ne vient pas ici en tant que personne immigrante, on vient en tant qu'étudiant étranger pour étudier et repartir chez nous, ça c'est clair", conclut-il.

Beaucoup des étudiants croisés confient avoir été choqués de l'élaboration de cette loi, contraire à l'image d'ouverture et d'accueil qu'ils ont de la France. C'est le cas de Mariana, doctorante du Brésil, pour qui le mélange de nationalités est "une richesse" : "Il y a du monde de tous pays. Cette ambiance avec beaucoup de cultures, c'est très intéressant. Nous sommes un peuple qui va collaborer avec la France aussi." La jeune femme insiste sur les bénéfices, pour tous les pays, de la mobilité étudiante.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.