Projet de loi immigration : "On garde l'AME qui est importante", assure Olivier Véran
"On garde l'AME" (aide médicale d'État), a assuré Olivier Véran sur France Inter mardi 14 novembre, quelques heures avant le vote au Sénat sur le projet de loi asile et immigration. Mardi dernier, la chambre haute dominée par la droite avait pourtant adopté la suppression de l'aide médicale d'État (AME) réservée aux sans-papiers pour la transformer en aide médicale d'urgence (AMU), avec un panier de soins réduit.
"L'AME est importante", a maintenu le porte-parole du gouvernement. "On ne l'a jamais caché, on n'a pas vocation à mettre en place une AMU", assure Olivier Véran. Pourtant, avant l'examen du projet de loi immigration au Sénat, le ministre de l'Intérieur s'était dit "favorable" mais "à titre personnel" à la proposition des Républicains (LR) de supprimer l'AME pour "la transformer en AMU". Gérald Darmanin a depuis changé de position. Finalement, "il ne souhaite pas" que ce changement soit entériné à l'issue de l'examen parlementaire du projet de loi qu'il porte. "Gérald Darmanin a plusieurs fois eu l'occasion de dire depuis que l'AME était importante pour notre pays", affirme le porte-parole du gouvernement sur France Inter.
Les conclusions du rapport Évin/Stefanini sur ce sujet sont attendu "le 2 ou 3 décembre". Elles permettront "de regarder s'il y a lieu ou non, d'améliorer, de toiletter certains dispositifs en lien avec l'AME mais on garde l'AME", tranche Olivier Véran. "Bien sûr que la majorité [présidentielle] aura à cœur de revenir sur un certain nombre de dispositions introduites par les sénateurs", déclare-t-il. Il appelle les sénateurs LR, qui ont considérablement durci le texte, à ne pas crier victoire trop rapidement, rappelant que le projet de loi immigration sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 11 décembre et ensuite en commission mixte paritaire.
Par ailleurs, Olivier Véran estime qu'il y eu un fléchissement de la droite sur l'article 3, qui porte sur la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. La majorité sénatoriale, composée de l'Union centriste et des Républicains, a trouvé un compromis pour que la situation de ces employés soit examinée, à leur demande, au cas par cas par les préfets. "Il y a eu un geste et on n'aurait pas forcément parié là-dessus il y a quinze jours", se félicite-t-il car "la droite a dit qu'elle ne voterait aucune disposition permettant de régulariser des travailleurs dans les métiers en tension".
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