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Indignation et soutien unanime après l'attaque de Charlie Hebdo

Les réactions d'indignation et de soutien affluent de toute la planète après l'attaque perpétrée contre Charlie Hebdo, qui semble de plus en plus relever d'une attaque islamiste. Aux Etats-Unis, la Maison blanche condamne cet "attentat dans les termes les plus forts", pour Angela Merkel, il s'agit d'un "attentat abominable" et d'une "attaque révoltante" pour David Cameron.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
  (Un impact de balle aux alentours du siège de Charlie Hebdo, à Paris. © REUTERS/Jacky Naegelen)

 - Les réactions diplomatiques ont été très rapides, une fois que l'hypothèse d'une attaque islamiste a été quasi-établie. Le premier à poster quelques mots sur Twitter a été le Premier ministre britannique, David Cameron, qui dénonce des "meurtres révoltants ".

Ouvrant la session des questions hebdomadaires au Parlement, il est revenu sur l'attaque : "Si les détails ne sont pas encore clairs, je sais que cette chambre et ce pays se tiennent unis avec le peuple français dans notre opposition à toutes les formes de terrorisme et dans la défense de la liberté d'expression et de la démocratie. Et ces gens ne pourront jamais nous ôter ces valeurs ", a-t-il dit.

Attendue dans l'après-midi à Londres, la chancelière allemande Angela Merkel a, de son côté, qualifié l'attaque "d'abominable" et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a dénoncé "un acte intolérable, une barbarie qui nous interpelle tous en tant qu'êtres humains et qu'Européens ". En Europe, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a fait part de son "horreur" sur Twitter.

 

Les Premiers ministres belges et finlandais Charles Michel et Alexander Stubb ont fait part de leurs pensées pour les victimes et appelé à se "dresser pour la liberté de parole et d'expression ".

En Turquie, le ministre du Tourisme et de la Culture, Omer Celik a dénoncé "un attentat commis contre l'humanité " sur CNN Türk. Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement islamo-conservateur, Mevlüt Cavusoglu, a souligné que l'islam est "une religion de paix ". "Ce n'est pas une approche correcte d'associer l'islam au terrorisme (...) il y a aussi des attaques terroristes commises par des fidèles d'autres religions ", ajoute-t-il.

De l'autre côté de l'Atlantique, la Maison Blanche s'est aussi montrée totalement solidaire "des familles et de ceux qui ont été tués ou blessés ", selon le porte-parole du président américain Barack Obama.

L'Egypte et la Tunisie ont également exprimé leur solidarité avec la France.

  • En France, l'heure est à l'union sacrée . L'ex-président Nicolas Sarkozy a fait part de sa "profonde émotion " et son "abjection ". "C'est une atteinte directe, sauvage, à l'un de nos principes républicains les plus chers, la liberté d'expression ". Estimant que la démocratie française est attaquée, il appelle à la "défendre sans faiblesse. La fermeté absolue et la seule réponse possible. " Il a précisé que l'UMP soutiendra toute initiative gouvernementale en ce sens. "La république doit se rassembler ", ajoute-t-il.

    Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis estime aussi que "c'est la liberté qui a été visée ". Il appelle à "faire bloc autour des valeurs de la République " et le faire physiquement :

     

A gauche aussi, Pierre Laurent, du PCF exprime sa "solidarité avec les victimes et leurs familles ". Jean-Luc Mélenchon, présent sur place après l'attentat, évoque des "amis " qui ont été tués.

 

Le président du Sénat, l'UMP Gérard Larcher, souligne qu'"un des droits les plus précieux des Français vient d'être mis à mal: leur sécurité ". Il appelle à une République "forte et unie " et affirme le soutien du Sénat à toute mesure du gouvernement pour lutter contre le terrorisme.  François Bayrou a évoqué la nécessité de "faire l'union nationale ". Marine Le Pen a pour sa part entonné une tonalité plus politique, estimant qu'""Il faut donc mettre tout en oeuvre pour se prémunir de la réitération de ce type d'attentat et prendre la mesure de l'immense danger qui pèse aujourd'hui pas seulement sur la France ".

  • L'indignation traverse aussi la société civile , à commencer par les institutions religieuses. Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman a ainsi qualifié cet acte de "barbare ". Il déplore les "délires de groupes terroristes se prévalant injustement de l'Islam". Il appelle par ailleurs à "éviter les provocations qui ne servent qu'à jeter de l'huile sur le feu ". L'UOIF, réputé plus conservatrice condamne "de la manière la plus ferme cette attaque criminelle et ces horribles meurtres ". A noter que ces organismes suivent en cela la Ligue arabe et Al-Azhar, principale autorité de l'islam sunnite qui condamne l'attentat "terroriste ".

    L'ensemble des syndicats a tenu a exprimer indignation et solidarité, en particulier les syndicats de presse, qui appellent à un rassemblement place de la République, à Paris. "Le fait que ce soit Charlie Hebdo qui ait été visé est un symbole important. C'est la liberté d'expression qu'on assassine ", a réagi le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession. Il rappelle que "pas moins de cinq journalistes sont directement menacés de mort pour des articles publiés sur des sujets divers ". Le Snes-FSU, premier syndicat d'enseignants du secondaire, fait de même et appelle aussi à des rassemblements à Lille et Toulouse en soutien à la liberté d'expression et aux victimes, de même que les autres syndicats enseignants. "La liberté d'expression et la liberté de la presse sont des libertés démocratiques fondamentales ", rappelle pour sa part le syndicat Force ouvrière.

    Au titre de ces réactions, très nombreuses et qu'il est impossible de citer en intégralité, il faut citer le monde sportif. Ainsi, une minute de silence sera observée ce mercredi soir, avant la rencontre de Ligue 1 de football Lille-Evian.

     

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