Etats-Unis : la Cour suprême du Texas empêche un avortement d'urgence
La Cour suprême du Texas a bloqué, vendredi 8 décembre, l'avortement d'urgence dont une femme devait bénéficier en raison d'une grossesse à risque. Dans cet Etat américain parmi les plus conservateurs, le procureur général Ken Paxton avait saisi la plus haute juridiction texane pour faire suspendre une décision de justice rendue jeudi, autorisant Kate Cox, 31 ans, à interrompre sa grossesse, qui menaçait sa fertilité et sa vie. Cette suspension doit être examinée sur le fond ultérieurement.
L'avocate principale du Centre pour les droits reproductifs (CRR), qui représente Kate Cox devant la justice, dit craindre que la décision de justice, reportée, soit synonyme de refus, "bien que nous espérons toujours que la Cour rejettera en fin de compte la demande de l'Etat et qu'elle le fera rapidement". "Il s'agit de soins médicaux urgents. Kate est déjà enceinte de 20 semaines. C'est la raison pour laquelle les gens ne devraient pas supplier [d'obtenir] des soins médicaux devant un tribunal", a poursuivi Molly Duane.
Pas le droit à "l'exception médicale"
Kate Cox avait eu la confirmation la semaine dernière que son fœtus était atteint de trisomie 18, anomalie chromosomique associée à des malformations graves. Lors de l'audience d'urgence jeudi, la juge Maya Guerra Gamble lui avait accordé la possibilité d'avorter, une décision rare dans cet Etat qui applique une des législations les plus strictes en la matière aux Etats-Unis, interdisant l'avortement sauf à de très rares exceptions.
"La loi texane interdit les avortements volontaires", avait souligné le procureur général Ken Paxton, affirmant que la juge avait "abusé de son pouvoir" sans "aucune preuve" alors que "l'expert médical du Texas a estimé que Madame Cox ne remplissait pas les conditions nécessaires pour bénéficier de l'exception médicale".
A l'été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis avait cassé son arrêt "Roe v. Wade", qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse. Depuis, une vingtaine d'Etats ont interdit l'avortement ou l'ont très fortement restreint, comme le Texas, qui n'autorise les IVG qu'en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère.
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