Plusieurs milliers de personnes manifestent en Pologne pour le droit à l'avortement

La coalition au pouvoir s'est engagée à libéraliser les lois polonaises sur l'avortement, qui comptent parmi les plus strictes d'Europe.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme brandit une pancarte avec l'inscription "Avortement sur demande" lors d'une manifestation en faveur de l'IVG devant le Parlement polonais à Varsovie, le 23 juillet 2024. (WOJTEK RADWANSKI / AFP)

"Ne touchez pas à nos corps". Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi 23 juillet à travers la Pologne pour protester contre la décision du Parlement de rejeter un projet de loi visant à dépénaliser l'aide à l'avortement. La coalition au pouvoir s'est engagée à libéraliser les lois polonaises sur l'avortement, qui comptent parmi les plus strictes d'Europe. Elles punissent notamment l'aide à l'avortement d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement.

Mais la dernière tentative d'assouplissement de ces règles a échoué au début du mois, lorsque les législateurs ont rejeté, par 218 voix contre 215, un projet de loi visant à supprimer la disposition interdisant l'aide à l'avortement. Les groupes polonais de défense des droits des femmes ont accusé l'alliance au pouvoir de revenir sur ses promesses électorales et ont appelé à des manifestations dans tout le pays.

L'IVG très restreinte

En Pologne, l'avortement n'est autorisé que si la grossesse résulte d'une agression sexuelle ou d'un inceste, ou si elle constitue une menace directe pour la vie ou la santé de la mère. Les groupes de défense des droits font valoir que la loi a un effet dissuasif sur les médecins et a provoqué la mort de femmes enceintes parce que leur grossesse n'avait pas été interrompue à temps.

La manifestation à Varsovie a été confrontée à une poignée de militants anti-avortement qui, à quelques mètres du rassemblement pro-choix et bouclé par la police, ont crié "assassins" à l'adresse de la manifestation principale. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a regretté, avant les manifestations de mardi, de n'avoir pu convaincre ceux qui ont voté contre le projet de loi.

Donald Tusk a limogé un vice-ministre qui n'avait pas soutenu le projet de loi et a demandé que des sanctions soient prises à l'encontre d'un autre législateur. "Je fais tout ce que je peux pour mettre fin à l'enfer de ces femmes", a-t-il déclaré. Trois autres propositions de loi visant à faciliter l'accès à l'avortement sont toujours débattues au sein d'une commission parlementaire.

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