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Justice : bloquer les audiences pour dénoncer le manque de moyens

Une quinzaine d'associations et de syndicats appellent les professionnels de la justice à protester contre {"la casse"} de leur secteur. Ils sont notamment invités à renvoyer à partir de lundi toute audience qui se tiendrait en l'absence d'un greffier. Ce qui pourrait conduire au blocage du système judiciaire.
Article rédigé par franceinfo
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Les organisations ont lancé aux professionnels de la justice trois mots d'ordre : plus d'audience sans présence de greffier, plus d'audience de plus de six heures
d'affilée, renvoi des audiences "les plus complexes" qui se tiendraient devant un juge unique et non devant un collège de magistrats.

En un mot, les acteurs du monde judiciaire sont appelés à refuser à partir de la semaine prochaine toute audience qui, faute de moyens, se tiendrait "a minima" : "Ces mesures correspondent à l'application de la loi, de toute la loi, rien
que la loi. Nous allons montrer que lorsqu'on applique la loi, le système se
bloque tout seul" affirme Christophe Régnard, président de l'Union syndicale
des magistrats.

La présence des greffiers n'est plus assurée

Et ce, parce que la justice manque de moyens pour fonctionner correctement, selon les signataires de cet appel. Ainsi, la présence d'un greffier, "seul à même d'authentifier les propos qui y sont échangés", n'est plus assurée : "il y a longtemps que les greffiers, pris par d'autres tâches,
n'assistent plus aux audiences en matière d'affaires familiales, de mineurs, de
tutelles, d'application des peines" assure Maxime Cessieux, du Syndicat des
avocats de France.

Idem pour l'application de la circulaire dite "Lebranchu" de juin 2001, qui
stipule que les audiences ne doivent pas durer plus de six heures de suite afin
de garantir à chaque justiciable la même qualité d'écoute de la part des juges :
les sessions à rallonge, s'achevant tard dans la soirée, sont la règle dans de
nombreux tribunaux.

Un budget en hausse de 50%

La Chancellerie a regretté pour sa part que "ce mouvement de mécontentement
se fasse au détriment des justiciables", rappelant que "dans un contexte de
crise, le budget du ministère de la Justice a augmenté de plus de 50% depuis
2002".

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