Abdeslam pourrait avoir beaucoup de secrets à livrer à la justice française
Le dernier membre des commandos des attaques de Paris et Saint-Denis a été mis en examen hier notamment pour assassinats avec une entreprise terroriste, détention et usage d'armes, et séquestration. Il aura passé cette nuit sa première nuit dans la prison de Fleury-Mérogis, en région parisienne, dans une cellule ultra sécurisée. Il sera auditionné par les juges le 20 mai prochain.
Abdeslam pourrait faire accélérer l’enquête
S’il décidait vraiment de coopérer, Salah Abdeslam pourrait donner un nouveau coup d’accélérateur à l’enquête, tant son rôle est constant dans la préparation des attentats de Paris. Il a, c’est établi, participé à l’armement des commandos du 13 novembre. A l’automne 2015, il achète douze déclencheurs et quinze litres d’eau oxygénée, un composant utilisé dans la fabrication du TATP, l’explosif contenu dans les ceintures explosives des kamikazes.
Pourquoi avoir fait machine arrière ?
Le soir des attentats il dépose en voiture trois kamikazes devant le Stade de France. Il a dit aux enquêteurs belges avoir voulu "se faire exploser au Stade de France " mais "avoir fait machine arrière ". Pourquoi ? Dans quelles circonstances ? La justice française veut comprendre. Peu après, vers 22 heures Abdeslam est localisé dans le 18e arrondissement. Que faisait-il là ? Préparait-il dans cet arrondissement l’attentat qui n’a jamais eu lieu (mais qui a été revendiqué par Daech), à l’aide de la ceinture d’explosif qu’il a abandonné à Montrouge ? L’enquête n’a jamais éclairci ce point.
Identifier d’autres complices ?
Enfin, plusieurs mois avant les attaques, Abdeslam multiplie les déplacements en Europe (en Italie, en Grèce, en Hongrie, en Autriche, en Allemagne et en France) pour convoyer des djihadistes de retour de Syrie. Que peut-il raconter à ce sujet ? Peut-il aider à identifier d’autres complices. Salah Abdeslam détient les réponses : acceptera-t-il de les donner à la justice française, c’est désormais l’enjeu.
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