Port du voile : l'ONU critique la France
Le Comité des droits de l'Homme de l'ONU a critiqué la France pour sa gestion de l'affaire Baby-Loup, un dossier vieux de dix ans.
Son licenciement était devenu emblématique du débat sur la laïcité. Dix ans après, le Comité des droits de l'Homme de l'ONU vient soutenir le combat de Fatima Afif, licenciée parce qu'elle portait le foulard islamique dans la crèche Baby-Loup, où elle travaillait. Les experts de l'ONU considèrent qu'il s'agit d'une discrimination religieuse. "L'interdiction qui lui a été faite de porter son foulard sur son lieu de travail constitue une ingérence dans l'exercice de son droit à la liberté de manifester sa religion", a estimé l'ONU. Pourtant, en 2014, la Cour de cassation avait confirmé le licenciement de la salariée.
"Ça ne remet pas en cause la législation française"
Mais selon le Comité des droits de l'Homme, la France n'a pas suffisamment justifié cette interdiction du foulard dans une crèche privée. Le rapporteur de l'Observatoire de la laïcité y voit surtout le signe d'un sujet complexe : "Ça ne remet pas en cause la législation française, simplement, ça rappelle la nécessité de préciser ces critères de justification et l'Observatoire de la laïcité a édité un guide pratique pour cela, pour aider les entreprises et notamment les crèches privées à bien justifier leurs interdictions de signes religieux si elles veulent le faire", explique Nicolas Cadène. Pour l'avocat de la crèche Baby-Loup, Me Richard Malka, cet avis de l'ONU est un non-événement, qui "ne peut pas prévaloir sur les décisions de la justice française". Pourtant, forts de cet avis de l'ONU, les avocats de Fatima Afif vont demander aux autorités françaises d'indemniser l'ancienne salariée.
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