Affaire Bettencourt : la contre-attaque de Woerth, Maistre et Banier
Tous sont soupçonnés
d'avoir abusé de l'état de faiblesse psychologique de Mme Bettencourt
depuis fin 2006 pour en obtenir de l'argent, ou d'avoir recelé -c'est le cas de
M. Woerth- des sommes provenant d'un tel abus de faiblesse. Tous comptent remettre en cause la validité des
enregistrements du majordome de Liliane Bettencourt. Mais aussi, pour Maistre
et Banier, le traitement que leur a "infligé" le juge d'instruction
Jean-Michel Gentil qui avait délivré, comme pour les fugitifs, des mandats
d'amener.
Des méthodes
à son image : intimidantes
Un juge qu'on dit droit voire
rigide, indépendant, et intransigeant. Ceux qui l'ont côtoyé parlent d'un homme
qui ne fait de cadeau à personne et surtout pas aux puissants. Dans le dossier
Bettencourt, Jean-Michel Gentil a délivré des mandats d'amener contre François-Marie
Banier et Patrice de Maistre, un traitement que l'on réserve généralement aux
fugitifs. Il a maintenu plus de trois mois en détention Patrice de Maistre,
fait extrêmement rare dans un dossier politico-financier. Les avocats devraient souligner qu'en droit européen, les
mesures coercitives doivent être proportionnées et justifiées, ce qui ne leur
paraît pas être le cas en l'occurrence.
Jean-Michel
Gentil s'est invité sans prévenir, un matin, au domicile de Liliane Bettencourt
pour l'y interroger. Il a mis en examen l'ancien ministre du Budget, Eric
Woerth. Et, cet été, il a perquisitionné le domicile de Nicolas Sarkozy pour y
saisir ses agendas. L'ancien président de la République n'aurait guère apprécié
la méthode.
Convocation
de Sarkozy "imminente"
Le juge a
longtemps fait durer le suspense mais cette fois il devrait convoquer Nicolas
Sarkozy au tribunal à Bordeaux. L'audition est imminente affirme à France Info
une source judiciaire. Jean-Michel Gentil veut savoir si l'argent des
Bettencourt a servi à financer illégalement la campagne présidentielle de l'UMP
en 2007. Il veut savoir aussi si Nicolas Sarkozy a cherché à influencer son ami
le procureur Courroye afin qu'il enterre cette affaire potentiellement
explosive pour la droite. A son habitude, on l'imagine le juge ne prendra pas
de gants, le face à face Gentil-Sarkozy s'annonce tendu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.