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Affaire Cassez : sept ans de rebondissements judiciaires et politiques

Après sept années en prison, Florence Cassez est libre. La Cour suprême du Mexique a décidé la remise en liberté de la Française, condamnée pour enlèvements. Retour sur les grandes dates de ce calvaire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Reuters)

Florence Cassez s'en est sortie.
Elle était emprisonnée depuis sept ans au Mexique pour enlèvements. Après des
années de lutte, de soutiens présidentiels (Nicolas Sarkozy, puis François
Hollande), à clamer son innocence, la Française a finalement eu
gain de cause. La Cour suprême du Mexique a ordonné mercredi sa libération
immédiate.

2005, l'arrestation

L'histoire de Florence Cassez
avec le Mexique débute en mars 2003. La jeune femme, alors âgée de 29 ans, rejoint son frère, Sébastien, qui travaille à Mexico. Plus d'un an après, elle
rencontre Israël Vallarta, un soit disant vendeur de voitures. Ils s'installent
ensemble dans le ranch de Las Chinitas, près de Mexico. C'est dans ce ranch que
l'Agence fédérale d'investigation, la police judiciaire fédérale, met en scène
l'arrestation en direct du couple et la libération de trois otages le 9
décembre 2005. Les images seront reconnues comme étant fausses par les
autorités deux mois plus tard. 

2008-2009, la condamnation

Le 27 avril 2008, Florence
Cassez est condamnée à 96 ans de prison
pour quatre enlèvements, association de malfaiteurs et
possession d'armes.

En appel, le 3 mars 2009, la
peine est réduite à 70 ans, puis, selon la loi mexicaine, 60 ans (c'est le
maximum dans le pays).

2009, Nicolas Sarkozy s'en
mêle

Le 9 mars 2009, les
présidents Nicolas Sarkozy et Felipe Calderon se mettent d'accord pour qu'un groupe de travail juridique binational étudie un éventuel
transfèrement de la française.

Quelques mois plus tard, le
22 juin 2009, le président mexicain rejette finalement le transfèrement de
Florence Cassez en France
.

2010-2011, mensonges et
cassation

Le 18 avril 2010 : la
police a menti
. Le parquet mexicain déclare
que Florence Cassez n'a pas été arrêtée en direct dans le ranch en 2005.

Fin août, le 30, les avocats
de Florence Cassez déposent un pourvoi en cassation. Le 10 février 2011, la
Cour de Cassation rejette le recours. La sentence est donc définitive au niveau
de la justice mexicaine.

Le 30 novembre 2010,
certaines personnes commencent à douter de la culpabilité de Florence Cassez.
Un ex-procureur général du Mexique se dit "convaincu" de
"l'innocence" de la Française. L'Eglise catholique mexicaine
affirme à haute voix la même chose.

Février 2011, le Mexique ne
viendra pas

Le 13 février, Cécilia Arbona
rencontre Florence Cassez dans sa prison, "une femme par moment
très abattue et en larmes, qui a vraiment réalisé qu'elle en prenait encore
pour 55 ans
".

2011 est l'année du Mexique en France. Nicolas Sarkozy décide de "dédier"
l'ensemble des manifestations à Florence Cassez. Le gouvernement mexicain se
retire de cet évènement.

Mars 2011 - mars 2012, la
Cour suprême

Le 7 mars 2011, l'avocat
mexicain de Florence Cassez dépose un recours en révision pour
inconstitutionnalité
devant la Cour suprême du Mexique.

Trois jours plus tard, le 10
mars 2011, la Première Chambre de la Cour suprême se déclare compétente pour
examiner ce recours.

Un an plus tard, presque jour
pour jour, le 7 mars 2012, lueur d'espoir. Le rapporteur de la Cour Suprême
propose la libération "immédiate et absolue " de Florence Cassez en
raison du non respect de ses droits durant l'instruction.

Mais, le 21 mars, faute de
majorité à la Cour suprême, Florence Cassez ne sera pas libérée. Son recours
est rejeté. Extrêmement triste, déçue, choquée, sa mère veut tout de même
"continuer à lutter "
.

22 janvier 2013, la
libération

L'opinion publique a changé
de camp, la télévision mexicaine s'excuse d'avoir diffusé la mise en scène de l'arrestation
de la Française
. C'est dans ce contexte que,
le 9 janvier, la juge Olga Sanchez transmet à la Cour suprême une proposition d'annulation
de la condamnation de la Française avec renvoi devant la cour d'appel.

Le 23 janvier 2012, la Cour
suprême décide la libération immédiate de Florence Cassez par trois voix sur
cinq
, en raison de la violation de ses droits constitutionnels lors de la
procédure. Voir la décision de la Cour suprême :

A relire > les
premières réactions à la libération de Florence Cassez

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