Affaire Kerviel : le dossier pénal devant la commission de la Cour de révision
Semaine cruciale pour Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale condamné en 2012 à trois ans de prison ferme et à 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêt pour avoir effectué des opérations frauduleuses sur les marchés boursiers. Ce lundi, il demande à la commission de révision de bien vouloir annuler le volet pénal de l'affaire, sur la base d'un nouveau témoignage, celui de Nathalie Leroy. La commission d'instruction de la Cour de révision se prononcera le 21 mars sur les suites à donner à sa demande de révision.
Des doutes a posteriori
Cette commandante de la police financière a mené l’enquête sur l’affaire Kerviel en 2008. L’an dernier, elle a confié à la justice les doutes qu’elle avait, a posteriori donc, sur ses propres conclusions de l’époque estimant, avec le recul, avoir été mise sous pression de la Société Générale qui lui aurait imposée ses témoins. Elle aurait également sciemment passé sous silence des éléments, qui, selon la défense de Jérôme Kerviel, auraient permis d’établir que la banque était au courant des agissements de son trader et qu’elle le laissait faire.
"Des foutaises" selon l'avocat de la Société Générale
"Ce sont des foutaises" réplique l’avocat de la Société Générale, qui juge invraisemblable que la banque et les collègues de Jérôme l’aient laissé prendre de tels risques financiers sans être intervenus.
La commission de révision doit déterminer si les remords de la commandante de police constituent un fait nouveau inconnu au moment du procès susceptible de faire naître un doute sur la culpabilité de Jérôme Kerviel. Dans l’affirmative, la commission renverrait le dossier devant la cour de révision, qui déciderait, ou pas, d’un nouveau procès.
Autre rendez-vous important de Jérôme Kerviel cette semaine : à partir de mercredi dans le volet civil de l'affaire, Jérôme Kerviel demandera à la cour d'appel de Versailles d'annuler les quelques 5 milliards d'euros qu'il doit rembourser.
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