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Agression raciste PSG-Chelsea : 4 supporters au tribunal, la victime toujours "traumatisée"

Le 17 février dernier, en marge d'un match de foot PSG-Chelsea, un homme noir souhaitant monter dans une rame du métro parisien est repoussé par des supporters de Chelsea. Quatre hommes comparaissent pour racisme aujourd'hui et demain à Londres dans cette affaire alors que la victime de 33 ans, Souleymane, demeure "traumatisé(e)".
Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("J’attends que la justice soit faite, j’attends aussi des réparations parce que jusqu’à maintenant j’ai pas pu reprendre le travail", affirme Souleymane. © Maxppp)

Vous vous souvenez peut-être de cette affaire, c'était le 17 février dernier en marge d'un match de foot à Paris, PSG Chelsea... Un homme noir avait violemment été repoussé dans le métro parisien par des supporters anglais qui chantaient "Nous sommes racistes et on aime ça ". La scène avait été filmée et la vidéo avait été très partagée en France comme en Angleterre.

Les supporters risquent une interdiction de stade

L’affaire avait fait scandale, le club britannique avait condamné ces agissements. Cinq hommes ont été identifiés et leurs noms ont été révélés par le quotidien The Guardian. Deux d'entre-eux sont âgés de vingt ans, tandis que les autres ont 26, 32 et 50 ans. La justice londonienne veut les interdire de stade. La durée d'une telle interdiction peut aller de trois à 10 ans. L’un des hommes, celui qui est âgé de 32 ans et vit à Londres, a accepté la semaine dernière une interdiction de stade de cinq ans. Les quatre autres vont présenter leur version des faits, aujourd’hui et demain, devant le tribunal de Stratford (quartier de Londres). Le plus âgé qui travaille dans une association de défense des droits de l’homme en Irlande du Nord, s’est exprimé via un communiqué de son avocat, jurant ne pas être raciste et ne pas avoir participé au chant.

La victime, Souleymane, un père de famille de 33 ans, attend quant à elle, beaucoup de ce procès. Depuis plusieurs mois, il est en arrêt de travail car l'affaire et son déferlement médiatique l'ont "traumatisé ", lui, et ses enfants, selon ses propres termes.

 

 

"J’attends que la justice soit faite, j’attends aussi des réparations parce que jusqu’à maintenant j’ai pas pu reprendre le travail, je suis sous dépression, il y a toujours la peur qui est là" - Souleymane contacté par Magali Fichter

"Ceux qui m’ont insulté, ceux qui ont fait des bêtises, ils sont là, libres, en train de faire leur vie. Moi, j’ai la sensation d’être en prison chez moi. Ils ne comprennent pas, ils croient que je suis là en train de faire un petit cinéma, mais ce qui m’est arrivé, je le souhaite même pas que ça arrive à mon ennemi ", confie Souleymane à France Info. Par sa décision de porter plainte, Souleymane souhaite adresser "un message aux gens qui sont victimes du racisme " : ne pas "lâche(r) l'affaire, pour que ces gens qui ont commis cet acte, soient punis ."

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