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Arbitrage Tapie : Stéphane Richard et Jean-François Rocchi placés en garde à vue

Entendu ce lundi par la justice, Stéphane Richard, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde et actuel PDG d'Orange, a été placé en garde à vue ainsi que Jean-François Rocchi,l'ex-président du Consortium de réalisation. Les deux hommes doivent s'expliquer sur leur rôle dans la décision de recourir à un arbitrage pour mettre fin au litige entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais en 2007.
Article rédigé par Damien Brunon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Charles Platiau Reuters)

Les choix de Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde, ont-ils été influencé par l'Elysée en 2007 dans le litige qui opposait Bernard Tapie au Crédit Lyonnais, c'est ce que va tenter de savoir la police judiciaire de Paris ce lundi. Le PDG de l'opérateur Orange doit être entendu en détail sur le rôle de Bercy et de l'Elysée dans le choix du recours à l'arbitrage.

L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde va devoir s'expliquer sur des réunions qui auraient eu lieu à l'Elysée sous la houlette de Claude Guéant, bras droit du président Nicolas Sarkozy. Stéphane Richard a affirmé à plusieurs reprises n'avoir reçu aucun ordre. Il a évoqué une "réunion de validation" avec le secrétaire général de l'Elysée mais en indiquant que l'idée émanait des liquidateurs des sociétés de Bernard Tapie et avait été relayée par Jean-François Rocchi, président du Consortium de réalisation (CDR), la structure chargée de solder le passif du Crédit lyonnais. 

Le rôle de l'Elysée en question

Mais, selon le Canard Enchaîné , Stéphane Richard a soutenu le contraire au journal évoquant une "instruction" transmise par Claude Guéant lors d'une réunion en 2007 avec lui-même et Jean-François Rocchi. Ce dernier doit d'ailleurs entendu lundi par les policiers, selon une source proche de l'enquête, tout comme devrait l'être Bernard Scemama, président à l'époque des faits de l'EPFR, l'établissement qui exerçait la tutelle du CDR.

De son côté, Christine Lagarde a déclaré, lors de ses auditions devant la Cour de Justice de la République, n'avoir appris que plus tard que des réunions s'étaient déroulées à l'Elysée et qu'elle n'en avait pas connaissance alors.

Un arbitrage faussé

La parole de Stéphane Richard pourrait peser lourd dans l'enquête qui est actuellement mené autour de ce qui est appelé désormais "l'affaire de l'arbitrage Tapie". Son audition intervient alors que l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup, a été récemment mis en examen pour "escroquerie en bande organisée".

A terme, l'enquête tentera de comprendre si la décision d'octroyer 403 millions d'euros à Bernard Tapie dans l'affaire du Crédit Lyonnais relève d'une décision de justice indépendante ou d'une organisation délinquante.

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