Braquages Harry Winston : neuf mois à 15 ans de prison pour les accusés
Le jury a finalement été au-delà des réquisitions de l'avocat général, après 12h de délibéré. Ce dernier avait requis mardi dernier des peines de 18 mois à 12 ans de réclusion criminelle pour les huit accusés des braquages du joaillier Harry Winston, à Paris. Ils ont écopé de neuf mois à 15 ans de prison.
"C'est le cerveau, la tête pensante de l'équipe "
C'est Douadi Yahiaoui, dit "Doudou", âgé de 50 ans, qui se voit infliger la plus lourde peine. Il était aussi le seul à comparaître, les autres prévenus ayant été remis en liberté après avoir purgé deux à trois ans de détention provisoire. La représentante de l'accusation, Sylvie Kachaner, a jugé que "dans la hiérarchie des accusés, il est au tout premier plan. Il est présent en amont et en aval de cette affaire. C'est le cerveau, la tête pensante de l'équipe. Il est celui qui a tout organisé, recruté les braqueurs, donné les instructions et s'est chargé d'écouler les bijoux ". Il a déjà effectué 23 ans de prison dans d'autres affaires.
"J'ai honte chaque jour mais je ne peux pas revenir en arrière "
L'ancien vigile d'Harry Winston, Mouloud Djennad, 39 ans, a, lui, été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis. "Sans lui, rien ne se serait produit ", avait souligné la représentante du ministère public. "J'ai une pensée pour mes anciens collègues d'Harry Winston. J'ai honte chaque jour mais je ne peux pas revenir en arrière ", avait lancé l'accusé à la cour avant qu'elle ne se retire pour délibérer.
Cinq accusés en prison, trois libérés
Finalement, avec le jeu des détentions provisoires déjà effectuées, cinq des accusés sont retournés en prison ou y ont été maintenus, trois autres, dont mouloud Djennad, ont été remis en liberté.
Le double braquage de cette joaillerie située sur la prestigieuse avenue Montaigne, dans la capitale, avait fait les gros titres en octobre 2007, puis en décembre 2008. Le préjudice se monte, il faut dire, à près de 80 millions d'euros. Près de 900 bijoux avaient été dérobés ; seuls 279 ont été récupérés durant l'enquête. De quoi parler de "braquage du siècle". Au cours de ce procès qui aura duré pendant tout le mois de février, six des accusés étaient passibles de 30 ans de prison, et deux de la perpétuité, car récidivistes.
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