"Ça a brisé ma vie", réagit Mélanie Boulanger, ancienne maire de Canteleu, après sa relaxe définitive dans l'affaire de trafic de drogue

"C'est la fin d'un long calvaire", réagit mardi 10 décembre sur France Bleu Normandie, Mélanie Boulanger, l'ancienne maire de Canteleu, en Seine-Maritime, au lendemain de sa relaxe définitive dans une affaire de trafic de drogue dans sa ville. L'élue avait été relaxée en juillet 2024 lors d'un premier procès, mais le parquet de Bobigny avait fait appel. Le parquet général de la Cour d'appel de Paris s'est finalement "désisté de l'appel qu'avait formé le parquet de Bobigny contre le jugement de relaxe".

"Je ne sais pas si je réalise encore. J'ai le sourire, je vais bien. Quand mon avocat m'a annoncé la nouvelle, je lui ai demandé : 'C'est vrai ? C'est vrai ? C'est vrai ?'", raconte Mélanie Boulanger. L'élue explique avoir traversé "un enfer" : "J'ai vécu quelque chose d'horrible pendant 38 mois. Quand vous essayez d'apporter par tous les moyens les preuves de votre innocence et que ces preuves n'ont jamais été lues, jamais entendues ; quand vous demandez une confrontation et qu'elle n'est jamais permise, c'est extrêmement difficile."

L'ancienne maire de Canteleu dit avoir "une grande foi dans notre justice et notre République. Je ne pensais pas que dans le pays des droits de l'Homme, on puisse refuser à quelqu'un qui est accusé le droit de se défendre. Pourtant, il y a eu des précédents, comme l'affaire d'Outreau, l'affaire Patrick Dils, mais on n'a rien retenu."

"J'en veux au système"

"Je n'en veux pas à la justice, je n'ai pas de sentiment de revanche", explique Mélanie Boulanger. "J'ai eu énormément de colère. J'en veux au système, au fait d'être tombée face à des interlocuteurs persuadés et pour qui la conclusion devait être celle qu'ils avaient écrite. Ça a brisé ma vie, mais il y a une vie après la politique et je saurai faire autre chose."

L'ex-élue est désormais directrice des Sports et de la Vie Associative de la commune de Val-de-Reuil, dans l'Eure. Elle affirme sur France Bleu Normandie vouloir écrire un livre : "J'ai beaucoup de choses à raconter". "Je vais continuer à m'intéresser à la vie publique, mais je ne serai plus élue, je n'ai plus envie. C'est avec regret, mais c'est comme ça."