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Chambéry : un policier condamné à 5 ans de prison pour violences

Un policier de la brigade anti criminalité de Chambéry a été condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour avoir matraqué un marginal en 2010. Il a fait appel. La victime a aujourd’hui "un bras mort et une jambe qui traîne" selon l’avocate.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Un policier de la BAC de Chambéry a été condamné à 5 ans de prison pour avoir matraqué un marginal en 2010 © MAXPPP)

Est-ce une bavure ou une interpellation qui a mal tourné ? Pour avoir violement frappé à coups de matraque un marginal, un policier de la BAC a été condamné vendredi à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Chambéry. C’est bien plus que la réquisition initiale de deux ans ferme. Le policier était poursuivi pour "violences avec arme par personne dépositaire de l'ordre public".

L’affaire remonte au mois d’avril 2010, lors d’une intervention des forces de l’ordre dans une rixe entre jeunes alcoolisés. Mais cela tourne mal. Un jeune de 29 ans, connu des services de police et en état d’ébriété, est matraqué par un des policiers. Il reçoit des coups de pieds, des coups de matraque à la tête, mais aussi au torse. Grièvement blessé, l’homme restera dans le coma pendant trois semaines. Lors du procès, l’avocat de la victime a détaillé l’état actuel de son client : "il a aujourd'hui une infirmité permanente avec un bras qui est mort et une jambe qui traîne ",  "il a fallu lui reconstituer la boîte crânienne " ajoute-il.

Le policier récuse

"Le tribunal a indiqué que mon client était clairement une victime. C’est une satisfaction que mon client soit reconnu comme une victime car cela fait cinq ans que l’on attend. " Père de famille, la victime, sous tutelle, vit de l'allocation adulte handicapée. "Aujourd'hui il ne boit plus, il est sorti de ça " a affirmé son avocat.

"Il attendait une décision de justice, peu importe laquelle. Il voulait voir le policier puni" selon l'avocat Olivier Cornille

Agé de 44 ans et aujourd’hui interdit d’exercer son métier, le policier n’a lui pas reconnu les coups de tonfa. Il considère aussi qu’il n’est pas responsable des coups ayant fracturé la boîte crânienne de l’homme. Mais la version des faits du fonctionnaire a rapidement été balayée par des vidéos accablantes diffusées à l’audience.

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