Cinq ans de prison requis contre l'ex-compagne d'un homme battu
Chaque année, environ 7.000 plaintes sont déposées par des hommes, se disant victimes de violences conjugales. En proportion, trois fois plus de plaintes émanant d’épouses ou de compagnes sont enregistrées. Maxime Gaget, 37 ans, a décidé de lever le tabou et d'éloigner la honte ou la peur de se plaindre. Pendant 15 mois, il raconte avoir souffert sous les coups infligés par sa compagne. Cette femme de six ans son aînée est jugée ce jeudi pour violences, menaces, intimidations et escroquerie.
Un piège sans issue
Maxime Gaget a choisi d'aller jusqu'au bout de son combat judiciaire. Il témoigne alors qu’il porte encore les stigmates d’un quotidien violent datant de 2008 et 2009, avec le nez et une oreille abîmés. La lune de miel avec son ancienne compagne a duré seulement quelques semaines avant les premières brimades, la privation de ses papiers d'identité, ses comptes bancaires vidés et des violences de plus en plus sévères.
Maxime Gaget dit aujourd'hui qu'il était dans un piège sans issue et qu’il a pensé mourir. Cet informaticien vivait là sa première relation amoureuse, mais elle s’est transformée, explique-t-il "en emprise psychologique ". Ce sont finalement ses parents qui ont mis fin à son calvaire. Depuis, il a écrit un livre et il revendique porter un combat, celui de lever le tabou des hommes battus.
"C’est vrai qu’il y a un véritable tabou en la matière (…) La société jusque-là a rayé de la carte cette problématique sous prétexte qu’elle est inconvenante par rapport au stéréotype, homme fort et femme faible. Ce schéma est totalement à revoir."
Son ancien compagne jugée en correctionnelle risque jusqu'à cinq ans de prison, ce qu'a requis le procureur ce jeudi matin. Elle a également réclamé le placement de la prévenue sous mandat de dépôt. Le jugement a été mis en délibéré au 28 mai.
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