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Emplois fictifs : l’arrangement avec Chirac au menu du Conseil de Paris

Le Conseil de Paris tourne ce matin une page importante de l’histoire de la capitale, en validant le protocole d’indemnisation conclu entre les avocats de Jacques Chirac et ceux de la municipalité. La ville récupèrera plus de 2,2 millions d’euros, et renoncera en contrepartie à être partie civile au procès…
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Sur ces 2,2 millions d’euros, plus de 1,5 million sera versé par l’UMP, ainsi chargé de payer les pots cassés des pratiques du RPR. Les 550.000 euros restants sortiront directement des poches de Jacques Chirac. Il s’agit de dédommager Paris pour 21 emplois (toujours) présumés de complaisance, rétribués sur fonds publics à l’époque où il officiait à l’Hôtel de ville.

Bertrand Delanoë, actuel maire socialiste de Paris, a justifié à plusieurs reprises son choix d’accepter ce remboursement avant le procès, estimant qu’il "ne faut pas confondre justice et vengeance". Un mauvais accord vaut donc mieux qu’un bon procès.
Dans l’hémicycle parisien, le vote s’annonce comme une formalité puisqu’une écrasante majorité des 163 élus votera pour : le groupe PS (77élus), PCF-PG (10), UMP (51) et Nouveau centre (11 sur 12). En revanche, les 9 élus Verts voteront contre ce protocole qu’ils qualifient de "déni de justice".

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De son côté, le principal syndicat d’employés municipaux de la Ville de Paris, le Supap-FSU, promet de se constituer partie civile si les élus parisiens valident ce protocole d’indemnisation. Au nom de la défense des employés municipaux et du service public, le Supap-FSU veut que le procès Chirac ait lieu.

Sauvons les riches

Plus symbolique : le collectif "Sauvons les riches", connu pour ses manifestations bon enfant, a prévu de manifester ce matin devant la Mairie de Paris. Si le thème du "happening" est gardé secret, l’on se souvient que "Sauvons les riches" s’était signalé en remettant un "diplôme de fils à papa" à Jean Sarkozy, ou encore en organisant des "manifs de droite".

Pour Jacques Chirac, la semaine qui s’ouvre est décisive dans cette affaire. Puisqu’après le feu vert attendu des élus parisiens, c’est vendredi que l’ancien chef de l’Etat connaîtra la date de son procès. Un procès sans véritable enjeu : l’ancien maire de Paris fera face à un banc des victimes déserté, et face à une accusation qui s’annonce passive, le parquet ayant requis un non-lieu dans la procédure.

Gilles Halais, avec agences

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