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Infanticide : Fabienne Kabou condamnée à 20 ans de réclusion criminelle

Fabienne Kabou, accusée d'avoir abandonné sa fille de 15 mois sur une plage de Berck-sur-Mer en 2013 a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle par les Assises du Pas de Calais. L'avocat général avait requis 18 ans de réclusion avec injonction de soins.
Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les jurés de la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) ont condamné Fabienne Kabou à 20 ans de réclusion criminelle, vendredi ©Maxppp)

Les jurés de la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais) ont donc décidé de condamner Fabienne Kabou à 20 ans de réclusion criminelle. Cette femme de 39 ans a été reconnue coupable de l'assassinat de sa fille de 15 mois, Adélaïde, en l'abandonnant sur une plage de Berck-sur-Mer à marée montante en 2013. 

Les jurés sont allés au-delà des réquisitions du parquet général, qui avait réclamé dans la matinée 18 ans de prison ferme à l'encontre de Fabienne Kabou.

C’est un verdict "extrêmement lourd ", a concédé l’avocate de Fabienne Kabou. Son discernement a toutefois été considéré comme "altéré" au moment des faits.  C'est ce que retient l'avocate,  maître Roy-Nansion.

La réaction de Fabienne Roy Nansion, avocate de Fabienne Kabou

Pour l'avocat du père d'Adélaïde, maître Christian Saint-Palais,  c'est l'horreur du crime qui a déterminé le verdict 

L'avocat du père d'Adélaïde, maître Christian Saint-Palais

L'avocat général réfute le diagnostic des psychiatres

Dans la matinée, l'avocat général avait requis une peine de 18 ans. On l'a senti pendant tout le procès, l'avocat général ne trouve aucune circonstance atténuante à Fabienne Kabou, et surtout Luc Frémiot ne croit pas qu'elle est malade, qu'elle souffre d'une psychose délirante. Il a écarté d'un revers de mains les dépositions des psychiatres renommés, venus à la barre, dire à la Cour que cette femme était une psychotique.

"Cette histoire d'altération ou pas de votre discernement, Madame Kabou, au fond ce n'est pas ça le débat" — Luc Frémiot, avocat général 
 

"Ces voix que vous entendez c'est la conscience du crime qui vous ronge . C'est inespéré finalement , gronde le magistrat, comme cela il y a forcément quelque-chose qui explique votre crime terrible ." 

Alors, comment explique-t-il ce crime ? "Le mensonge, une logique de vie et une précision d'orfèvre " énumère l'avocat général. "Ce crime ne relève pas de la psychiatrie, mais de la psychanalyse ." Luc Frémiot écarte la thèse de la maladie mentale, dénie le diagnostic des experts. 

L'avocate de Fabienne Kabou plaide la folie 

Après les plaidoiries des parties civiles, place à la plaidoirie de la défense ce vendredi. Fabienne Roy Nansion, l'avocate de Fabienne Kabou, a exhorté les jurés "à remonter de la plage, à ne pas rester sidérés par l'horreur du crime ". Elle est revenue sur les réquisitions et l'argumentaire de l'avocat général, en s'adressant aux jurés : "on vous demande d'écarter d'un revers de la main les expertises psychiatriques car on voudrait soutenir que cette femme est un monstre froid". 

Pourquoi Adélaïde est morte? J'ai la prétention de vous répondre, parce que sa mère est folle — Fabienne Roy Nansion, avocate de Fabienne Kabou 

Pour l'avocate de Fabienne Kabou, "quelque chose se verrouille en 2011" , sa cliente "disparaît, érige des murs autour d'elle, dans une solitude abyssale ." "Cette femme fantôme, accompagnée de son enfant fantôme, va faire ce voyage vers la mort"  . Fabienne Roy Nansion finit par lancer à la cour : "je vous demande de quitter cet endroit avec, dans une main la main de Fabienne, dans une autre celle d'Adélaïde".

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