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L'avocat de Bernard Tapie relâché

La garde à vue de l'avocat de Bernard Tapie, Me Maurice Lantourne, a été levée ce mercredi. Il s'est expliqué pendant 12h à la police, notamment sur ses liens avec le juge Estoup, également en garde à vue. Par ailleurs, l'ancien patron du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade, a estimé ce mercredi que l'Etat français devait se porter partie civile.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

"Ma garde à vue a
pris fin à deux heures du matin et je n'ai pas été convoqué par le juge
",
a déclaré Me Maurice Lantourne. L'avocat de Bernard Tapie n'est donc plus
interrogé par la police. Il est soupçonné d'avoir eu des liens avec l'un
des juges qui a abrité l'affaire Tapie (vente d'Adidas), Pierre Estoup.

Me Maurice Lantourne a été questionné par la police
pendant 12h, notamment sur ces liens. "Nous avons eu trois arbitrages ensemble en
dix ans, les règles non obligatoires préconisent de le signaler lorsqu'il y en
a eux trois en trois ans
", a-t-il annoncé, précisant qu'à l'époque,
personne n'avait demandé que Pierre Estoup soit récusé comme arbitre.

Pierre Estoup, l'un des trois
juges arbitre qui a rendu la sentence, est toujours en garde. Agé de 86 ans, il a été placé dans un lieu "adapté à son âge ", un hôpital
selon certains médias. Sa garde à vue devrait prendre fin jeudi.

C'est une "gigantesque manipulation" (ancien
patron du Crédit Lyonnais)

Le
Canard Enchaîné affirme cette semaine que François Hollande demande à ce que l'Etat se
porte partie civile dans cette affaire
. Ce mercredi, le patron du Crédit Lyonnais de 1993 à 2003, Jean Peyrelevade, a
estimé que c'était la décision à prendre. "L'Etat d'aujourd'hui doit essayer
de compenser les fautes de l'Etat 
d'hier ",
a-t-il jugé.

Pour lui, l'arbitrage rendu en 2008 est une "gigantesque
manipulation
", il confie l'avoir dit de "manière explicite "
devant la commission des finances de l'Assemblée nationale : "Il y a
dans cet arbitrage des mensonges grossiers
".

Concernant la
responsabilité de Chritine Lagarde, aujourd'hui directrice générale du Fonds
monétaire international (FMI), l'ancien patron du Lyonnais a fait part de son
"sentiment ". "Je n'ai pas de preuves ", a-t-il expliqué, "mais
une somme de cette importance-là, une procédure qui est arrêtée au dernier
moment alors que la justice va vraisemblablement donner plutôt raison à l'Etat
pour un arbitrage qui est désastreux pour les finances publiques, ça ne peut
pas se faire
".

La semaine dernière, Christine
Lagarde a été placée sous le statut de témoin assisté
dans le cadre d'une
procédure pour "complicité de faux et de détournement de fonds
publics
".

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