Laurent Ségalat condamné à 16 ans de prison pour le meurtre de sa belle-mère
Retournement de situation hier au Tribunal cantonal de
Lausanne : acquitté en première instance en juin du meurtre de sa
belle-mère, le généticien français Laurent Ségalat a été jugé en appel coupable
de meurtre et condamné, en son absence, à 16 ans de prison.
Zones d'ombres
Dans leur verdict, les trois juges du tribunal de Lausanne
soulignent qu'il n'y a "aucun doute ", que "le prévenu est l'auteur des graves lésions
infligées à la victime ", qu'à propos des griffures qu'avait l'homme au
visage et au bras quand il a appelé les secours, "la pluralité des
explications au sujet des griffures " montrait "qu'il ne dit
pas la vérité ". Quant au nettoyage des lieux opéré par Ségalat à l'eau
de Javel, les magistrats concluent à un "comportement de dissimulation ",
qui avait pour but d'altérer la scène du crime. Le mystère demeure autour de l'arme
du crime : la Cour, dans son verdict, penche pour un marteau.
Lui avait expliqué qu'il avait découvert sa belle-mère
inanimée au pied de l'escalier en béton qui mène au premier étage. Qu'il n'a
pas réussi à la ranimer. Et que s'il avait nettoyé le sol et les murs, que s'il
s'était changé, c'est parce qu'il ne supportait pas la vue du sang.
L'hypothèse du rôdeur définitivement écartée
Quand le
verdict tombe, ses trois filles, présentes dans la salle, explosent en
sanglots. Sa compagne, elle, avait déjà quitté les lieux. En juin, malgré sept
jours d'audience, de nombreuses questions étaient restées sans réponses :
aucune preuve, aucun mobile, ne permettaient d'établir la culpabilité de
Ségalat dans la mort le 9 janvier 2010 de Catherine, sa belle-mère, 67 ans. Au
bénéfice du doute, l'accusé avait donc été acquitté. Vendredi, les juges ont
estimé que le prévenu était l'auteur de l'agression. Parce qu'il n'existait pas "d'autre éventualité" , que l'hypothèse d'un rodeur pouvait être "définitivement écartée ".
"Comment les juges ont-ils pu se faire une idée de
l'affaire en sept minutes ? Ils n'ont fait que suivre les
réquisitions du ministère public !"
Lui avait promis d'assister à son procès. Pour finir, à la
surprise de ses avocats, il ne s'est pas présenté au tribunal, sentant
probablement un vent défavorable souffler sur son cas. "On fera un
recours devant le tribunal fédéral ", assure sa compagne, scandalisée : "Comment les juges ont-ils pu se faire une idée de l'affaire en sept minutes ? Ils n'ont fait que suivre les réquisitions du ministère
public ", déplore-t-elle.
Quand on lui demande où son compagnon se trouve, elle répond
doctement qu'il est chez lui, à Thonon-les-Bains, sur la rive française du lac
Léman, qu'il y restera, protégé par les lois sur l'extradition entre la Suisse
et la France...
L'affaire ne s'arrêtera pourtant pas là : Laurent Ségalat devrait
faire l'objet d'un mandat d'arrêt international à la demande de la Suisse qui
l'empêchera de quitter le territoire. Et jeudi, la Chancellerie française
confirmait à France Info que si la Suisse en faisait la demande, elle le lui
remettrait bien...
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