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Le parquet fait appel de l'acquittement du Dr Bonnemaison

Le parquet général de Pau a annoncé mercredi qu'il allait faire appel de l'acquittement par un jury populaire du Dr. Nicolas Bonnemaison, jugé pour avoir décidé d'abréger les jours de sept patients en fin de vie. Lors du procès, le parquet avait requis cinq ans de prison avec un possible sursis, tout en reconnaissant que le Dr. Bonnemaison n'était pas un assassin.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le Dr. Nicolas Bonnemaison lors de son procès. L'appel du parquet en implique un nouveau. © PHOTOPQR/SUD OUEST/ Laissac Luke)

C'est un second procès qui se dessine pour le Dr. Bonnemaison et aussi pour tous ceux qui sont venus témoigner devant la cour d'assises à Pau, au cours de journées parfois difficiles et chargées en émotions. Le parquet général de Pau a en effet décidé de faire appel du verdict d'acquittement rendu par le jury populaire le 25 juin dernier.

Le Dr. Nicolas Bonnemaison était accusé d'empoisonnements pour avoir décidé d'abréger les jours de sept patients en fin de vie et incurables.  "Prenant en compte l'ensemble des éléments de cette affaire, la procureure générale (Blandine Froment) près la cour d'appel a estimé nécessaire de relever appel de la décision " de la cour d'assises, a indiqué dans un communiqué le parquet général.

L'un des fervents soutiens, Patricia, dénonce ce qu'elle appelle "un acharnement de la justice ". Elle a été accompagnée par le médecin lors de l'agonie de son mari, qui fait partie des "sept cas" jugés.

"C'est inadmissible de voir un acharnement pareil" (Patricia, soutien du Docteur Bonnemaison)

Le Dr. Bonnemaison n'est "pas un assassin" (parquet)

A la fin des débats, le parquet avait requis cinq ans prison, avec un sursis possible sur l'ensemble de la peine, tout en reconnaissant que le Dr. Bonnemaison n'était "pas un assassin ". Mais les jurés avaient choisi d'acquitter le médecin "pour la totalité des faits ", même s'il n'avait informé ni les soignants, ni les proches des malades qu'il a décidé d'euthanasier.

La décision du parquet aura sans doute une autre conséquence pour le Dr. Bonnemaison. L'urgentiste souhaite en effet sa réintégration au sein de l'Ordre national des médecins, dont il a été radié. Il a déposé une requête en ce sens devant le Conseil d'Etat et un recours en cassation sur le fond. Il a depuis reçu le soutien de nombreux confrères, mais l'appel de son acquittement va lui compliquer la tâche.

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